Jeux vidéo. "Vampyr" manque de crocs
La production française "Vampyr" revisite le mythe de Dracula dans le Londres de l'après première Guerre mondiale. Un jeu qui lasse à la longue.
Vampyr, la nouvelle production du studio français DontNod (Life is Strange, Remember me) revisite le mythe de l'anthropophage qui lutte contre sa monstrueuse nature. Derrière la somptueuse reconstitution d'un Londres post-victorien, une aventure hachée par le bavardage.
Au Moyen Âge, ils étaient désignés comme des “revenants en corps”, en opposition aux impalpables et éthérés fantômes. Eux, ce sont les vampires qui donnent leur nom à cette nouvelle production DontNod à jouer sur consoles et PC et déconseillé au moins de 18 ans.
Une somptueuse reconstitution à Londres
Vampyr s’éloigne de Dracula et du XIXe siècle épistolaire du roman de Bram Stoker pour embrasser le décor londonien de la fin de la Première Guerre Mondiale. Le héros ou plutôt le pauvre bougre à interpréter à l’écran est un éminent chirurgien démobilisé. Une nuit, il est agressé et se réveille vampire, malgré lui, dans une fosse commune répugnante. Londres, qui n’en demandait pas tant, est déjà ravagé par une épidémie de grippe espagnole.
L’infection d’anthropophages mine un peu plus la cité et rend sa guérison quasi impossible. Tiraillé entre son côté humain sauveur de vies et sa face vampirique assoiffé de sang, le docteur cherche à tout prix son agresseur pour trouver une explication au chaos qu’est devenu sa vie. C’est à ce tiraillement que Vampyr nous fait jouer dans une somptueuse reconstitution qui semble tout droit découler des ruelles de Jack l'Éventreur.
Sombre, lugubre, poisseux, le style Vampyr s’inspire de la bande dessinée
L'atmosphère nocturne crayonnée est rehaussée par la musique inventive et vibrante d’Olivier Derivière. Dans les faits, Vampyr propose plusieurs jeux en un. D’abord un jeu d’enquête. Dans ce Londres exsangue où il est paradoxalement si agréable de se balader, tout le monde ment comme dans la série Dr House.
À vous d’interroger les habitants des différents quartiers pour choisir qui doit vivre et qui doit mourir et uniquement en anglais, sous-titres français. Un dilemme censé être moral mais qui se révèle surtout bavard et fastidieux, malgré la galerie réussie de personnages plus ou moins blessés ou blessants.
Haché par de longues tirades, le rythme de l’aventure manque cruellement de mordant
Restent les combats, nombreux, et animés par une riche variété d’armes. Mais ils lassent eux aussi à la longue. On reste alors pour la beauté noire de Londres, la musique, l'ambiance brumasse et l’intrigue. Une prise de sang à moitié vide ou à moitié pleine pour ce Vampyr frustrant à la langue trop pendue.
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