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14 secrétaires d'Etat et plus de premier secrétaire au PS

La nomination de quatorze secrétaires d'Etat aujourd'hui ne bouleverse pas la physionomie du gouvernement. Ce qui va susciter des remous, c'est plutôt la nomination-exfiltration d'Harlem Désir. 
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
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L'actuel premier secrétaire, Harlem Désir, est nommé
secrétaire d'Etat aux affaires européennes, à quelques semaines des élections
européennes. C'est un dossier que Harlem Désir connaît
bien, il siège au Parlement de l'UE depuis 15 ans.

Et pourtant, c'est vrai, cette nomination
ressemble fort à une exfiltration du numéro un de la rue de Solferino. Une exfiltration avec les formes, Harlem
Désir entre au gouvernement pour la première fois, mais exfiltration quand même,
puisque cette promotion intervient après une défaite sans précédent de la
gauche aux municipales.

Harlem
Désir paie cette déroute électorale ?

La responsabilité est collective, mais Harlem
Désir était en mauvaise posture à la tête du PS depuis des mois, pour ne pas
dire depuis le début de son élection à ce poste en 2012. A l'époque, il s'opposait à celui qui
devrait lui succéder, Jean-Christophe Cambadélis.

Harlem Désir était réputé proche de François
Hollande, qu'il a connu dans les années 80, en tant que président de
SOS-Racisme. L'actuel président de la République était conseiller à l'Élysée.

Jean-Christophe Cambadélis en revanche,
ancien trotskyste des mouvements étudiants, proche de Lionel Jospin, n'a jamais
réussi à instaurer un lien de confiance avec François Hollande. Il faut dire qu'en
1997, quand François Hollande devient premier secrétaire du PS, Jean-Christophe
Cambadélis convoitait déjà ce poste.

En 2012 donc, François Hollande lui
préfère Harlem Désir, contre l'avis de Jean-Marc Ayrault, mais en accord avec
plusieurs ministres, dont Manuel Valls. Deux ans, après, retour à la case
départ, Jean-Christophe Cambadélis devrait logiquement succéder à Harlem Désir rue
de Solferino.

Logiquement,
mais pas si facilement...

Les militants socialistes doivent élire
leur chef. Ils avaient voté en octobre 2012, après que le Premier ministre et
la première secrétaire sortante, Martine Aubry, aient annoncé s'être mis d'accord
sur son nom.

Certains socialistes avaient critiqué
cette procédure. Et c'est encore le cas aujourd'hui. L'aile gauche du PS proteste
contre cette pré-désignation, réclame la mise en place d'une direction
collégiale, et un vote des militants.

L'aile
gauche du PS qui semble mécontente de ce remaniement

Pourtant, elle pèse dans l'équilibre politique.
Christian Eckert, désormais chargé du Budget, n'était pas un tenant de la plus
grand orthodoxie budgétaire en tant que rapporteur à l'Assemblée. La sénatrice Laurence Rossignol, aux
personnes agées, portera la voix des amis de Martine Aubry.

Jean Marie Le Guen chargé des relations
avec le Parlement n'est pas non plus un hollandais pur jus, il était proche de
DSK. A l'inverse du très fidèle du chef de l'Etat André Vallini à la réforme
territoriale.

Deux radicaux de gauche entrent
également, Annick Girardin au développement, et Thierry Braillard aux sports. Promue également Axelle Lemaire, députée
venue de Londres. Confirmés mais parfois transférés, Fleur
Pellerin désormais au commerce extérieur, Valérie Fourneyron au commerce et à l'artisanat. Ne bougent pas, Frédéric Cuvilier aux
transports, Geneviève Fioraso à l'enseignement supérieur, Kader Arif aux
anciens combattants.

Les places ont été chères, 18 déçus
quittent le gouvernement. De quoi encourager les 18 rescapés et les 11 nouveaux
au respect de la discipline gouvernementale imposée par François Hollande et Manuel
Valls. 

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