A force de polémiques, les politiques deviennent des inaudibles
Regardez par exemple le rendez-vous de la mi-journée du groupe socialiste à
l'assemblée nationale. Normalement,
cela devait mettre un terme à tout le pataquès de ces derniers
jours. Les
parlementaires socialistes devaient ne faire plus qu'un être rassemblés pour
défendre le chef de l'état et le gouvernement. C'est ce que
leur a rappelé Jean-Marc Ayrault.
" Il ne faut
pas perdre le fil de l'essentiel, le cap est fixé, le cap est tenu " leur a dit
le Premier ministre. Tous les
mardis, c'est donc recadrage par Jean-Marc Ayrault. Mais encore
une fois que restera-t-il de ce recadrage ? Demain ?
Après-demain ? Le député
Malek Boutih décidemment énervé et pessimiste a dit ce que quelques-uns
pensent tout haut dès qu'il n'y a plus de micros.
" La
tentation d'un pouvoir politique quand il est en difficulté, c'est de demander
de la discipline "
" On se fait
gronder puis les problèmes vont perdurer "a-t-il
averti. De quoi
rendre totalement inaudible tout message d'unité après la
réunion. Jean-Marc
Ayrault peut bien dire que ses priorités sont la croissance et l'emploi. Ce
n'est pas ce que vous retiendrez de la journée. Les députés
ont beau voter d'une seule main le premier volet du budget. Ce n'est pas ce que
vous retiendrez. Nous sommes
dans ces moments critiques où en fait la parole politique est devenue
inaudible.
Et ce
n'est pas tout. Les
partenaires de la majorité Europe Ecologie Les Verts rajoutent aussi un peu de
bazar au bazar.
François de Rugy vient de désavouer l'initiative de son propre
parti.
Il n'appelle
pas les lycéens à descendre de nouveau dans la rue pour
Léonarda. Résultat :
des ministres et des députés écolos ne disent plus la même chose que leur
parti. Cela
n'apporte que de la confusion à la confusion. Là aussi, la
parole politique perd en valeur et ne porte plus. Il faut dire
qu'avec un secrétaire national en fin de règne. Europe Ecologie Les Verts d'ici
son congrès en novembre ressemble de plus en plus à un bateau
ivre
Est-ce que l'opposition, l'UMP est épargné par ce phénomène où plus rien n'est
audible ?
Même
pas. Sur le
budget par exemple, l'UMP voulait profiter du débat pour faire infuser l'idée
dans l'opinion publique du matraquage fiscal. Le sujet
d'il y a 3 semaines. Mais comme
le déplore un député UMP. On n'y arrive pas, on ne nous écoute pas non
plus. Nous ne sommes pas audibles"
C'est
l'autre enseignement de ces sévères turbulences que traverse la
majorité. Quand un
pouvoir en place est trop chahuté ou trop faible, même l'opposition s'en
retrouve affaiblie. Il ne
ressort plus rien de ce brouhaha médiatique. Quand il y a
trop de bruit, on n'entend plus rien, c'est exactement ce qui se passe en ce
moment.
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