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Affaire Buisson : tarir la source

Nicolas Sarkozy a saisi la justice en référé pour empêcher de nouvelles diffusions des enregistrements réalisés secrètement par Patrick Buisson. L'ancien chef de l'Etat veut se dégager d'une affaire qui embarrasse sa stratégie de retour sur la scène politique.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Jusque-là,
la Nicolas Sarkozy vivait dans une position confortable. L'ancien président
de la République gérait son temps et sa parole comme bon lui semblait. Après la
défaite de 2012, il s'est astreint à une longue cure de silence. La
succession de différentes crises à l'UMP l'a conduit  à sortir de cette réserve, dans la position du
recours. Recours comme
leader de la droite après le duel sans fin entre Jean-François Copé et François Fillon. Recours militant
pour convaincre les adhérents de mettre la main à la poche, pour renflouer les
caisses du parti. Nicolas
Sarkozy se tenait au-dessus des contingences politiques. Il choisissait son
champ d'intervention, comme l'avenir européen, il y a quelques jours à Berlin.

Les enregistrements Buisson ont mis fin à cet
agenda confortable

Car désormais,
c'est le ou les mystérieux possesseurs de ces documents qui maitrisent l'agenda
et le verbe sarkozyste. L'auteur de
ce feuilleton écrit la pièce à sa guise. Pour l'instant,
ses révélations ont d'abord abouti à la mise en cause du personnage Patrick Buisson.
Le conseiller venu de l'extrême droite, l'éminence grise redoutée se transforme
en un manipulateur incontrôlable, prêt à abuser de la confiance d'un président
de la République aussi bien que de celle de son propre fils. Mais il ne s'agit
que du premier acte, il s'attache à la méthode. Le deuxième
acte pourrait s'attacher au fond, au contenu de ces enregistrements. A des
phrases sibyllines, qui mettent en cause le rôle des conseillers du président,
voire du président lui-même. Les rebondissements
sont d'autant plus faciles à écrire qu'il est aisé d'organiser ces divulgations
en fonction du but ou de la personne à atteindre. Le référé de
Nicolas Sarkozy vise à stopper cette éventuelle hémorragie nauséabonde.

Nicolas Sarkozy est victime de ces
enregistrements, est-ce qu'il ne peut pas bénéficier de cette victimisation sur
le plan politique ?

C'est un peu
difficile. Pour être un
recours, Nicolas Sarkozy a besoin de s'en tenir à une position élyséenne, au-dessus
de la mêlée, paré de tous ses attributs régaliens. Une posture
assez contradictoire avec celle du président trahi par l'un de ses conseillers.
Un conseiller contesté, mais influent  auprès de Nicolas Sarkozy durant sa dernière
campagne électorale.  Nicolas Sarkozy ne peut passer pour une victime sans paraître faible ou manquant de vigilance.

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