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Affaire Jouyet-Fillon : Manuel Valls monte au front

L’Élysée n'ayant fait aucun commentaire, le Premier ministre a dit mardi matin qu'il ne ferait aucune interprétation, à l'occasion de la commémoration du 11-Novembre sur les Champs Élysées.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Et quand France 2 lui demande sa réponse, si des questions lui seront posées à l'Assemblée sur le sujet, Manuel Valls indique qu'il en appellera au respect de la justice, au respect des hommes et au respect des Français. Et puis un peu plus tard à la mi-journée, c'est après une visite au musée Clemenceau à Paris, dans l'ancienne maison du Père la Victoire que Manuel Valls a fait cette autre déclaration sur le trottoir : "Il faut savoir prendre ses distances par rapport à ces polémiques. Sortons de tout cela "

Prendre de la hauteur, du champ, celui des caméras aussi pour faire passer le message de la ligne de conduite au plus haut sommet de l'État dans cette affaire. Pas de commentaires, tout ça pour laisser le champ mémoriel, la séquence solenelle au chef de l'État.

Une mise en garde surtout contre la tentation du nationalisme en Europe

Ce que n'a pas manqué de faire le président de la République sur les Champs-Elysées donc, puis à Notre-Dame-de-Lorette cet après-midi. Dans des séquences qu'il affectionne particulièrement et sous un soleil radieux, c'est à souligner. Sur les Champs-Elysées d'abord, pour la première partie,sans sifflet cette fois-là, où un émouvant hommage a été rendu aussi aux sept soldats français tués dans les opérations militaires depuis un an.

Puis le chef de l'État s'est rendu à Notre-Dame-de-Lorette dans le Pas-de-Calais pour inaugurer "L'Anneau de la mémoire".

Il y a prononcé un discours de 25 minutes, grave, solennel, au cours duquel il a même évoqué une partie de son histoire personnelle, rappelé l'importance de la mémoire pour le présent et l'avenir, parlé de la paix fragile, évoqué l'Ukraine, la Syrie, l'Irak, le Mali, la Centrafrique, rendu hommages aux soldats français engagés en opération et mis en garde surtout contre la tentation du nationalisme en Europe. En citant François Mitterrand qui disait de l'Europe qu'elle était notre avenir. "On ne fera pas la France en défaisant l'Europe a rajouté le Président. On ne fera pas entrer la France dans le 21ème siècle par une porte de sortie ".

La référence Clémenceau

Pas une allusion donc à la politique intérieure et à l'affaire du moment. Comme depuis le début de ces révélations le chef de l'État reste fixé sur son calendrier,son agenda, un agenda qui de toute façon va le faire replonger très vite dans la politique intérieure avec le Conseil des ministres mercrdi. La séance à l'Assemblée risque également d'être mouvementée. Ce que le Premier ministre tout à l'heure a regretté : "Je pense que nos compatriotes veulent se rassembler autour des valeurs. Des valeurs qu'incarnanit Clémenceau. " Clémenceau le modèle de Manuel Valls. Clémenceau qui disait que la justice et la vérité, mêmes méconnues de tout un peuple, resteront la justice et la vérité, c'est-à-dire des choses supérieures aux abbérations d'un jour.

Les commentaires, les petites phrases, vont donc demain reprendre leur cours. La gauche va se targuer de voir désormais une justice indépendante. La droite va demander la démission de Jean-Pierre Jouyet. François Hollande, lui, n'a pas l'intention de leur faire ce cadeau et d'être privé de Jouyet pour Noël.

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