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Bonnets rouges sur les Champs Elysées : "Attention contrefaçon"

Des groupuscules d'extrême droite sont pointés du doigt par les autorités après les huées essuyées par le président Hollande ce lundi 11 Novembre sur les Champs Elysées. Ces activistes sont-ils allés trop loin ?
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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S'affubler d'un bonnet rouge pour aller huer le président : la ficelle est peut-être un peu grosse.
"Attention, contrefaçon", s'est empressé d'alerter le pouvoir socialiste.. Manuel Valls pointant immédiatement du doigt " l'extrême droite ". Le ministre de l'Intérieur, qui à cette occasion est sorti de sa notoire réserve, muet ou presque depuis le début de la fronde bretonne contre l'écotaxe, il renoue tout à coup avec la réactivité qu'on lui connaît..
Réactivité aussi des forces de police : 73 interpellations et 4 gardes à vue ce matin sur les Champs Elysées,  là où, en Bretagne, plusieurs syndicats de police ont dit avoir reçu des consignes de modération.  Serait-il plus facile de taper sur l'extrême-droite plutôt que sur les réfractaires à l'écotaxe ?  En tout cas, les huées de ce matin font paradoxalement diversion :

En se couvrant d'un bonnet rouge, les perturbateurs de cérémonie voulaient manifestement passer pour ce qu'ils ne sont pas et donner corps à cette idée d'un ras le bol général, d'une cristallisation de toutes les oppositions, d'une coagulation des mécontentements que craint, précisément, le pouvoir socialiste.  Celui-ci s'est donc empressé de les démasquer. Ouf! la coagulation tant redoutée n'est pas pour aujourd'hui.


Avec ou sans bonnet rouge, huer le président sur les champs elysées un 11 Novembre pourrait s'avérer contre-productif.

Le 11 Novembre, on célèbre les Français morts au combat. C'est une journée de commémoration traditionnellement consensuelle, du coup, les sifflets essuyés par François Hollande pourraient ne pas être bien reçus. Dans le monde politique, en tout cas, c'est la condamnation générale.. Comdamnation immédiate, bien sûr, côté majorité. Avec plus de réticence, côté opposition mais, même à droite, des voix s'élèvent pour condamner des huées jugées déplacées.
Même les fameux Bonnets rouges se sont désolidarisés de la manifestation, à travers la voix d'un de leurs porte-parole Christian Troadec et même le Front national, visé par Manuel Valls, affirme qu'il n'y est strictement pour rien se disant lui-même victime " d'arrestations arbitraires " .
Tous, donc, ont pris leurs distances et c'est dans ce contexte que François Hollande a lancé cet après-midi son appel à l'unité nationale, LE mot d'ordre présidentiel en cette année comémorative de la guerre 14.

il a appelé à ne pas " baisser la garde face aux haines, aux intolérances, au racisme " un discours évidemment écrit avant les huées de ce matin.. mais qui entre singulièrement en résonnance avec elles.

Est-ce que ça veut dire que tout va bien pour le président ?

Non, bien sûr. Il n'est qu'à voir les sifflets qui ont accompagné le départ de françois Hollande de la mairie d'Oyonnax, en fin de journée. Pas de " vrais faux bonnets rouges ", cette fois, mais une franche hostilité, qui a contraint le Président à s'engouffrer rapidement dans sa voiture.

" Je n'accepterai jamais que la communauté nationale puisse être divisée ", venait-il de déclarer dans son discours pour assurer l'unité nationale autour de sa politique, il y a encore du travail..

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