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Bygmalion, quand l’histoire politique semble se répéter

Jean-François Copé s’indigne, refuse de plier et encore moins de rompre face aux suites de l’affaire Bygmalion. Ses collègues de l’UMP refusent de prendre parti. Le soutien au président de l’UMP s’exprime en silence. Les critiques sont rares, mais lourdes.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
  (© Radio France Cyril Destracque)

 L’UMP retient son souffle. La somme est impressionnante : 20 millions d’euros, dont plus de 12, consacrés à des réunions dont plus personne ne se souvient. "C’est énorme s’exclame le député parisien Bernard Debré, qui certes, dit faire confiance, à priori, à Jean-François Copé, mais dit aussi avoir "une petite suspicion". Ce qui n’est pas très agréable pour le président de l’UMP.

 

 

 

Pierre Lellouche ne dit mot, mais il a saisi son avocat, alors qu’il est supposé avoir organisé une conférence sur le crédit, facturée 299.000 euros à l’UMP de Jean-François Copé.  L’ancien ministre du gouvernement Fillon se dit à la fois surpris et choqué. 

 

Son ancienne collègue de gouvernement, Valérie Pécresse ignore tout de l’affaire, mais elle souligne elle aussi que, 20 millions, c’est un montant très important, qu’elle met en parallèle avec la situation des Français qui « financent les partis par leurs impôts, ou leurs dons ".  Valérie Pécresse se dit certaine  "que Jean-François Copé aura à cœur de clarifier" la situation. Ce qui est dit assez poliment, mais qui, sur le fond, ressemble assez à la position du PS sur cette affaire. 

 

Le parti socialiste réclame les explications de Jean-François Copé, et souligne le fait que les caisses du parti,  "restées vides après la campagne présidentielle, ont été renflouées à 60% par les dons des contribuables."

 

Le PS prend également les Français à témoin :  "ils ont le droit de savoir si leurs impôts ont servi à compenser ce qui avait été distribué par monsieur Copé à ses amis". 

Le PS cogne, les UMP se taisent ou chargent à demi-mot, et Marine Le Pen juge Jean-François Copé  "illégitime". Le président de l’UMP apparait assez isolé. 

 

Pourtant, il reste droit dans ses bottes, et estime qu’il s’agit d’une affaire liée aux élections. Le maire de Meaux remarque que la même affaire était déjà sortie en février, à un mois des municipales. Aujourd'hui, nous sommes à dix jours des européennes. 

 

Traduction, il s’agirait d’une manipulation destinée à le déstabiliser. C’est vrai que ce genre de dossier fragilise Jean-François Copé. En février dernier, il avait organisé une réaction très spectaculaire. La mise sous séquestre des comptes de l’UMP, que Jean-François Copé se déclarait prêt à rendre publics dès que tous les autres partis en feraient de même.  Trois mois après, c’est toujours vers lui que les regards se tournent pour demander la clarté sur les comptes de l’UMP en 2012. Année présidentielle. Jean-François Copé était le président du parti, mis à la disposition d’un candidat qui s’appelait Nicolas Sarkozy. 

 

Si l’on reprend le scénario pré-municipales. Dans les derniers jours de campagne, après l’affaire Bygmalion sur le financement de sa campagne, après la divulgation d’écoutes le concernant, Nicolas Sarkozy avait pris la plume pour dire « trop c’est trop ».

L’histoire des règlements de comptes entre « amis » semble se répéter à l’UMP. 

 

 

 

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