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Christiane Taubira prête à se battre

La ministre de la Justice a été reçue par le président de la République jeudi après-midi. Les socialistes soutiennent la ministre. L'opposition s'interroge sur le calendrier de ces affaires concernant l'UMP. Au final, la droite espère en tirer profit aux municipales. 
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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 "Le combat de la bonne foi contre la
manipulation. La défense de l'indépendance de la justice
", tel est le
viatique autour de François Hollande. Dès potron-minet
ce matin, Christiane Taubira s'entretenait avec un journaliste du Monde pour le
convaincre de sa sincérité. Combattive, la ministre réitère sa volonté de ne
pas céder, et de ne pas démissionner. "Je n'ai
aucun sentiment de lâchage
" précise la garde des Sceaux.

A la sortie
de son entretien avec le président de la République jeudi après-midi, avant d'enfourcher son vélo, la ministre
ironise auprès des journalistes en quête d'un indice accréditant l'idée d'une
démission. Ils veulent
savoir comment s'est passé l'entretien. "A vous désespérer de m'abattre " toise Christiane Taubira. Elle n'est
pas du genre à s'effondrer sous les coups. Les coups de
la mauvaise foi aux yeux des amis du président.

"Je
préfère une maladresse à des malversations
" juge le président du groupe socialiste
Bruno Le Roux.

Pourtant les rumeurs vont bon train. André
Vallini, l'ancien monsieur Justice du PS, a été recu également par François
Hollande jeudi matin.

Le sénateur,
ancien président de la Comission Outreau, fait partie des hollandais de vieille
date. Il avait
rendez-vous avec un conseiller de l'Elysée. Sa visite n'apparaissait donc pas à
l'agenda public de François Hollande. Il en a profité pour échanger un peu avec
le chef de l'Etat. Bien sûr, ils ont parlé de l'actualité, du climat ambiant et
du remaniement. De là à en
déduire qu'André Vallini pourrait s'installer place Vendome très prochainement,
contrairement au message de combattivité affiché par l'Elysée, c'est un pas que le député lui-même refuse de
franchir. Il est
tranquillement reparti en Isère cet après-midi.

La droite ne renonce pas pour autant. Le président
de l'UMP en tête.

Jean-François
Copé s'indigne de l'ouverture d'une enquête préliminaire sur les
surfacturations supposées de la campagne présidentielle de 2012 par la société
Bygmalion. Une
accumulation d'affaires visant la droite étrange à ses yeux, à quelques jours
du premier tour des municipales, du fait d'une majorité promise à la défaite. Et certains
de ses proches à l'UMP s'interrogent : aucune des affaires visant la
gauche n'évolue de la sorte. La théorie du
complot politique justifie une contre-attaque politique en règle de la part de
l'oposition. Elle
constitue paradoxalement une source de réconfort à l'UMP. Plus la
droite est attaquée, et plus ses électeurs vont se mobiliser.

Plus la
gauche gaffe et plus ses électeurs bouderont les urnes et feront défaut à la
majorité.

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