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Dominique Baudis, la tristesse des hommages posthumes

Les réactions au décès de Dominique Baudis sont nombreuses. Elles viennent de tout l'échiquier politique, et même médiatique. Elles sont d'autant plus nombreuses, que les soutiens à Dominique Baudis avaient été rares au moment de cette affaire injustifiée.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Dominique Baudis avait lui-même raconté
son calvaire et sa solitude face au déchaînement irrationnel dont il fut
victime. Il cite les quelques mots de soutien qu'il
a reçus à l'époque, le communiste toulousain Claude Llabres ou Jack Lang, mais
Dominique Baudis décrit surtout son impuissance face une machine judiciaire et médiatique
devenue accusatrice sur la foi de rumeurs ou d'accusations sans fondement.

Quand il affronte le 20 heures de TF1, dévasté
par cette rumeur, Dominique Baudis transpire. Ses paroles ne pèsent rien au
regard de son malaise, que le oui-dire transforme en aveu. L'ancien journaliste, homme de télévision,
est cloué au pilori par les médias, sans que le monde politique réagisse. La
justice finira par reconnaître son innocence, et Dominique Baudis poursuivra sa
carrière

Un silence pudique entoure désormais
cette affaire

Personne ne lui en fait le reproche, et
pour cause, mais personne ne lui rend vraiment justice non plus. Tout le monde
oublie discrètement la violence faite à l'ancien maire de Toulouse unanimement
décrit aujourd'hui comme un homme honnête, humaniste, et tolérant.

Atypique aussi, car il fut à la fois
journaliste, président du CSA et homme politique fortement engagé au centre. Cet
éclectisme est peut-être également à l'origine de cette retenue face à l'affaire
qu'il a affrontée seul. La presse ne se reconnaissait pas en cet ancien
journaliste passé de l'autre côté. L'autre côté, le monde politique, croyait l'homme
de télé suffisamment averti sur son milieu pour s'en défendre.

Dominique Baudis suscite des hommages très appuyés

Une journaliste qui eut à traiter l'affaire
lui demande "pardon", Jean-Pierre Elkabbach lance "honte aux
salauds", d'autres hommages évitent, toujours pudiquement, d'évoquer la
calomnie dont il fut victime. Mais tous, personnalités de droite, personnalités de gauche, comme les associations de lutte contre les
discriminations vantent sa grande valeur.

Le nom de Dominique Baudis restera
attaché à ce paradoxe : il témoigne
de l'honnêteté de l'homme qu'il fut, et de la  faiblesse d'un monde politique et médiatique
qui refuse toujours de reconnaître ses erreurs et d'en tirer les leçons. 

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