Dominique Voynet se fait hara-kiri
Ce n'est pas
le "coup de colère d'une femme ".
Dominique Voynet s'en défend. L'ancienne
ministre entend dénoncer des pratiques populistes qui nourrissent le vote des
extrêmes. Elle place
donc ce renoncement sur le plan des principes et des valeurs.
Pour être
élue, elle devrait se soumettre à des pratiques, à des compromissions, à des
alliances dans lesquelles la militante écologiste ne se reconnaitrait plus.
Le renoncement
de Dominique Voynet se présente comme un coup d'éclat d'avenir, comme si l'ancienne
égérie verte de la majorité plurielle espérait lancer un mouvement. Susciter
une prise de conscience qui bouscule certaines méthodes utilisées par la gauche
dans le département de Seine Saint Denis.
Ce week-end
encore, le quotidien Le Monde annonçait une initiative de la maire sortante,
initiative supposée "changer le visage de la campagne ".
La campagne de Dominique
Voynet s'achève avant d'avoir commencé
La rudesse
de la vie politique, ce "fight-club "
que dénonce Dominique Voynet domine encore. La maire de
Montreuil est regrettée avant même d'avoir quitté la scène.
Ses amis lui
rendent hommage, mais pour l'instant, il ne s'en trouve aucun pour lui
demander de revenir sur sa décision. Ce qui ne
veut pas dire qu'elle ait tort sur le fond. Les pratiques clientélistes, les fiefs électoraux
érigés en baronnies politiques, sont des méthodes condamnables, qui confortent
la défiance des citoyens envers la caste politique.
Mais visiblement,
le geste de Dominique Voynet aujourd'hui, ne provoque pas un mouvement de
soutien spontané.
Comment expliquer cette indifférence apparente ?
La démarche
de Dominique Voynet ne séduit pas sur le fond, parce qu'elle ne suscite pas l'empathie
sur la forme. Ce coup d'éclat
surgit un peu de nulle part.
Depuis 2008,
sans doute parce qu'elle se consacre à sa ville, Dominique Voynet ne s'implique
pas dans la vie politique nationale. Elle ne
soutient ou ne combat aucun des grands dossiers nationaux. Elle s'est juste
illustrée par son positionnement radical lors du débat sur les Roms.
L'ancienne
ministre fonctionnait en bande, la maire parait solitaire. Aujourd'hui,
elle met les deux pieds dans le plat, sans prévenir, sur l'air du retenez moi
ou je m'en vais. La réaction,
placide, de ses amis donne le sentiment que Dominique Voynet se tenait déjà loin.
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