Du pacte de responsabilité à l'IVG, quand l'opposition doit sortir de l'opposition
C'était sa
posture jusqu'à présent. En refusant
d'abaisser fortement les dépenses, sans pour autant revenir sur les charges
sociales, François Hollande se trompait. Mais maintenant
que le président a annoncé son pacte de responsabilité, destiné aux entreprises,
financé par la réduction des dépenses de l'Etat, la droite est obligée de
changer de discours.
Le premier
risque était de continuer à contrer le gouvernement sur le même registre, en
disant : c'est pas mal, mais c'est insuffisant. L'UMP serait
devenue la championne du moins : moins de dépenses, moins de mesures
sociales, moins de solidarité, moins de
générosité. Elle a évité
l'écueil, en insistant non pas sur la justesse des intentions hollandaises,
mais sur leur sincérité ou leur crédibilité.
Deuxième mise à l'épreuve l'IVG.
Et la parité
hommes femmes. Un objectif consensuel, mais qui aurait pu devenir clivant, à
cause de l'avortement. Avec le
contexte espagnol, et l'amendement socialiste pour éviter la notion de détresse
autorisant une IVG, la loi votée par
Simone Veil revient animer les débats. Une partie
de l'UMP, le courant proche de Christine Boutin, mobilisé depuis le mariage
pour tous, réclame le déremboursement de l'IVG. La
socialiste Marisol Touraine s'est saisie de cette action minoritaire, mais bruyante,
pour réclamer une clarification à l'UMP.
Christian
Jacob, le président du groupe s'en est chargé : le groupe UMP votera l'amendement
et ne remet pas en cause le droit à l'avortement.
Mais la droite dénonce un piège, une provocation
de la majorité.
S'il y avait
piège, l'opposition l'a évité. Mais la majorité
en a évité un autre. C'est celui des intégrismes actifs. Ceux qui continuent de
protester contre le mariage pour tous, et qui auraient pu saisir l'occasion de
cet amendement IVG, pour tenter de revenir sur le devant de la scène
médiatique. Marisol
Touraine a clairement obtenu une clarification des rôles, à droite, sur un
dossier qui fédère également l'électorat de gauche. Ce n'est pas
négligeable.
Car quand la
droite est embarrassée par un président qui vient sur son terrain, il ne faut
oublier non plus qu'une partie de la gauche est elle aussi embarrassée par ce
recentrage de la majorité.
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