Cet article date de plus de dix ans.

D’une guerre à l’autre à l’UMP

Une semaine après la démission de Jean-François Copé et de l’ensemble de la direction de l’UMP, le climat n’est toujours pas apaisé au sein du mouvement. En plus de la guerre Fillon Copé, la rivalité Fillon Sarkozy renait.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (© Radiofrance)

Cela peut paraître surprenant, mais une semaine après une réunion très violente au plus haut sommet de l’UMP, c’est comme s’il ne s’était rien passé ou presque.

Pressé de toute part, Jean-François Copé a dû annoncer sa démission, effective le 15 juin, accepter de passer la main à un triumvirat Fillon-Juppé-Raffarin, et acter le principe d’un congrès mi-octobre.

 

 

 

Grand déballage

La séance a été électrique, tout a été déballé, y compris les amabilités les plus féroces. Et personne n’a contesté cette organisation, hors norme, puisque la démission générale de la direction n’est pas prévue par les statuts de l’UMP. Mais une semaine après, le consensus n’est plus de mise. Les amis de Nicolas Sarkozy protestent. Ils contestent la procédure, et remettent en selle Jean-François Copé.

Rivalité entre François Fillon et Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy soupçonne ce triumvirat de lui être hostile en fait. Et en particulier l’un d’entre eux : François Fillon. Entre l’ancien président et son ex Premier ministre, la rupture est consommée. François Fillon a d’ores et déjà annoncé qu’il serait candidat en 2017.

Quoi que fasse Nicolas Sarkozy. François Fillon a déjà été à deux doigts de quitter l’UMP, il avait créé son propre groupe à l’Assemblée, se souviennent les plus inquiets de la survie du mouvement. Les amis de Nicolas Sarkozy le croient prêt à organiser une UMP qui bloque la machine sarkozyste. En obligeant à une primaire en vue de 2017.

Méfiance envers Alain Juppé

Nicolas Sarkozy se méfie également d’Alain Juppé, Le maire de Bordeaux ne postule pas pour la présidence de l’UMP, et proposait que le futur président du mouvement renonce à la présidentielle. Ce qui contrecarre les plans de Nicolas Sarkozy. Le triumvirat est presque mort-né alors… Pas forcément.

La stratégie des amis de Nicolas Sarkozy

Les amis de Nicolas Sarkozy s’appuient sur les statuts, et estiment qu’il revient au vice président délégué, Luc Chatel en l’occurrence, de succéder au président démissionnaire. Mais l’installation du triumvirat a bien été validée la semaine dernière. Une porte de sortie serait d’associer le vice président délégué et le triumvirat. Le maitre mot maintenant c’est « équilibre », il faut trouver une solution équilibrée… Entre Nicolas Sarkozy et François Fillon, ou Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ?

En premier lieu entre Nicolas Sarkozy et François Fillon. L’ancien Premier ministre est très déterminé, tout le monde le dit à l’UMP. Il aurait même confié à certains : « c’est moi ou Sarko. » Son mouvement, Force Républicaine, créé après son échec à Jean-François Copé, peut très bien se transformer en parti politique, craignent ou menacent, les plus anti-Nicolas Sarkozy.

Alain Juppé... un recours possible pour 2017

Mais il ne faut pas oublier Alain Juppé. Sa popularité fragilise la légitimité de Nicolas Sarkozy. Le maire de Bordeaux a toujours dit qu’il ne contesterait pas une candidature Nicolas Sarkozy. François Fillon conteste déjà cette éventualité, d’autres se disent que cette hypothèse disparaitra d’elle-même, avec l’aide du calendrier judicaire.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.