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Ecotaxe : l'autre polémique

La polémique monte autour d'Ecomouv', la société chargée de collecter l'écotaxe. La gauche demande une commission d'enquête parlementaire sur ce partenariat public-privé.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (©)

C'est le
sursaut d'une gauche aussi effondrée que les portiques mis à terre en Bretagne. Jean-Marc
Ayrault n'a pas du tout apprécié de voir les anciens ministres du gouvernement Fillon
dénoncer la mise en place de l'écotaxe en Bretagne, alors qu'ils en avaient
eux-mêmes décidé le principe.

Pire, aux
yeux du Premier ministre, la droite au pouvoir a arrêté le principe et les
modalités de cette taxe. Y compris le
contrat qui lie le gouvernement actuel avec l'entreprise italienne chargée de collecter
cet impôt. Car Ecomouv'
est détenue à 70% par une société de la péninsule. Une
obligation contractée par l'équipe précédente, mais qui oblige l'équipe
actuelle a verser 250 millions de rémunération à l'entreprise. Voila qui fait mal au porte-monnaie de l'Etat.

Et voilà qui encourage la gauche à passer à l'offensive.

François Rebsamen,
le président du groupe socialiste au Sénat a donné le ton. Il réclame
une commission d'enquête parlementaire sur ce contrat.

Sa
proposition intervenait au lendemain de la prise de parole de Jean-Marc Ayrault
à l'Assemblée nationale. Les
écologistes sont montés au créneau ensuite. D'une part,
ils sont fâchés de voir leur précieuse taxe écologique suspendue. Ils ont à cœur
d'en revaloriser le principe et chargent la méthode.

Le député
vert  François, Michel Lambert, annonce aujourd'hui
" un scandale d'Etat ". Il s'interroge
sur l'origine de ce contrat assez peu favorable à l'Etat. L'élu écologiste évoque
même une " possible corruption ", de " nombreuses irrégularités "
dans l'appel d'offres.

L'ancienne candidate
verte Eva Joly dénonce un contrat conçu pour produire de l'argent pour le
concessionnaire, dont la mise de fonds propre est faible (30 millions) sur un
projet de 800 millions. Elle assure
qu'une enquête préliminaire aurait été bloquée à Nanterre par le procureur
Courroye.

Mais il s'agit de mises en cause sous forme d'interrogations
ou de procès d'intention...

Cela ne
suffirait sans doute pas à lancer la machine à polémiques si  d'anciens ministres UMP ne soulevaient des
interrogations eux aussi. L'ancienne
garde des Sceaux, Rachida Dati, se dit " surprise " qu'une entreprise
" privée et étrangère soit en charge de collecter l'impôt en France ". Un autre UMP,
Xavier Bertrand, futur candidat à l'investiture présidentielle insiste sur le problème
de la hauteur de la rémunération d'Ecomouv. Tout cela
entretient le mystère, alors que les anciens ministres concernés se renvoient
la balle. De chez Jean-Louis Borloo, elle passe chez Nathalie Kosciusko-Morizet,
à Valérie Pécresse ou François Baroin à Berçy. Tous disant
n'avoir eu à connaître ce dossier qu'en bout de course, sans le maîtriser.

De quoi
alimenter la machine à polémiques.

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