Ecotaxe : le message du gouvernement manque de clarté
On a l'impression que le président de le République a passé le mistigri du message brouillé à tout son gouvernement.
Illustration vendredi matin avec cet épisode sur l'écotaxe : interviewé sur BFM TV, Stéphane Le Foll est pressé de questions par le journaliste et il s'aventure.
Le ministre de l'agriculture évoque l'une des options, si l'écotaxe est modifiée par une loi, cela nous amène à l'automne 2014 pour les discussions parlementaires, explique le ministre...et donc à 2015 minimum pour l'application.
Dans la foulée, le cabinet du ministre a précisé qu'il y a d'autres scénarios possibles. L'écotaxe peut aussi être modifiée par décret...
La question du rapport parlementaire
Et puis il y a une grande inconnue, puisqu'on ne sait pas quand le rapport parlementaire sera rendu. Or le Preminer ministre attend ce rapport pour trancher sur le sujet, et cela peut tomber avant l'automne 2014 ou après.
D'ailleurs, c'est ce qu'à immédiatement rappelé Matignon dans un communiqué, pour éteindre le début d'incendie provoqué par la petite phrase de Stéphane Le Foll : "Le calendrier de la mise en placede l'écoaxe n'est pas arrêté ".
Une incertitude logique
On ne sait toujours pas quand l'écotaxe sera appliquée, et c'est logique vu le contexte. Je vous rappelle que Jean-Marc Ayrault a suspendu l'application de cette taxe poids lourds sous la pression des bonnets rouges, et que le bras de fer se poursuit entre le gouvernement et les anti-écotaxes.
Une nouvelle manifestation est prévue samedi, avec des anti qui réclament la surpression pure et simple de cette taxe. Il serait donc plutôt maladroit d'annoncer en ce moment une date d'application ferme et définitive... à moins de vouloir provoquer une révolte.
Une communication en question
Cet épisode pose une nouvelle fois la question de la communication du gouvernement. Stéphane le Foll n'a pas fait d'erreur à proprement parler : il parle au conditionnel, laisse au journaliste la responsabilité de citer la date d'application 2015...
Certes, le ministre de l'agriculture aurait pu tout simplement renvoyer au résultat de la mission parlementaire comme le fait Matignon, ce qui lui aurait évité de se prendre les pieds dans le tapis. Mais comme François Hollande jeudi sur l'inversion de la courbe du chômage, il a mal formulé sa phrase et patatras... la machine s'est emballée.
Quand l'attente créé la sur-interprétation
Si le message ne passe pas, c'est soit que le gouvernement n'y est pour rien, soit qu'au contraire, que c'est de sa faute. En réalité, c'est probablement un peu les deux options... Il y a beaucoup d'attente, donc parfois un peu de sur-interprétation du message délivré par Matignon et l'Elysée.
L'information va de plus en plus vite, ce qui est de la responsabilité des rédactions...
Mais il y a une grosse lacune en terme de communication politique dans ce gouvernement, et d'ailleurs, les ministres le reconnaissent.
Alors, souvent, ils désignent François Hollande comme responsable,
Le président décide seul, sans toujours les informer : il est donc difficile de délivrer le bon message ensuite.
Les très proches de François Hollande disent aussi qu'il est mal entouré.
Un poids lourd du Parti socialiste déplore ainsi qu'il n'y ait personne à l'Elysée pour raconter... En anglais, on appelle ça le story telling. Pour l'instant, on va mettre un 8/20 au gouvernement en story telling .
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