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Édito
Affaire Chikirou : les révélations de "Complément d'enquête" vont-elles provoquer une onde de choc au sein de LFI
Depuis quelques jours, les dirigeants de la France Insoumise redoutaient la diffusion jeudi 5 octobre de l’émission "Complément d’enquête" sur France 2, visant la députée de Paris Sophia Chikirou. Cette enquête accablante se penche sur les méthodes et sur les accusations qui pèsent sur cette élue très influente chez les Insoumis.
Communicante, Sophia Chikirou est soupçonnée d’avoir surfacturé les services de son agence à LFI lors de la campagne présidentielle 2017, comme l’avait révélée, dès l’année suivante, la cellule investigation de Radiofrance.
Elle est aussi accusée de s’être elle-même copieusement rémunérée au passage. Sophia Chikirou devrait être prochainement entendue par la justice en vue d’une éventuelle mise en examen pour "escroquerie aggravée". Rappelons que les comptes de cette campagne de Jean-Luc Mélenchon sont dans le collimateur de la justice depuis plusieurs années.
"Le parti se renforce en s'épurant" ?
En attendant de savoir quelles seront les conclusions, il est significatif de regarder ce que la stratégie de défense de LFI révèle de la nature de ce mouvement. Chez les Insoumis, Sophia Chikirou n’est pas n’importe qui. C’est une proche, une intime de Jean-Luc Mélenchon, qui pèse dans le mouvement et qui est toujours soutenue par le Chef. Il y a dix jours, elle assénait "il y a du Doriot en Fabien Roussel" - Jacques Doriot, le leader collaborationniste pendant la guerre, une insulte approuvée par Jean-Luc Mélenchon. En décembre dernier, elle avait aussi piloté une interview choc du député Adrien Quatennens venu se victimiser sur BFM-TV, alors qu’il venait d’être condamné pour "violences conjugales" sur son épouse.
La brutalité, les provocations de Sophia Chikirou ont parfois choqué des élus insoumis, mais jusqu’ici, aucun n’ose la critiquer publiquement. Parce qu’attaquer Sophia Chikirou, c’est attaquer Jean-Luc Mélenchon.
Est-ce que la donne pourrait changer après ces nouvelles révélations ? Peut-être. En tout cas, depuis jeudi soir, les boucles d’échanges entre Insoumis sont en surchauffe. Les langues pourraient se délier. Pour l’heure, la ligne de défense répétée par Mathilde Panot est : "Tous ces mensonges veulent nous salir collectivement !" En fait, la France Insoumise n’a pas de véritable instance de délibération collective. Elle repose sur le dogme de l’infaillibilité du Chef. Et jusqu’ici, tous ceux qui ont osé le contester ont été écartés en vertu de ce principe léniniste auquel Jean-Luc Mélenchon reste fidèle : "Le parti se renforce en s’épurant."
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