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Édito
Après la très longue entrevue avec les chefs de partis, l'exécutif n'a toujours pas de majorité absolue et reste embourbé dans son texte sur l'immigration
Ce n'est pas une surprise. Emmanuel Macron lui-même n'espérait pas de ralliement cette nuit. Il disait vouloir "échanger à la loyale" avec les oppositions, c'est donc fait. Mais après un très long échange de 12 heures, mercredi 30 août, l'exécutif va devoir passer très vite aux travaux pratiques, en particulier pour faire adopter un texte emblématique : le projet de loi sur l'immigration. Le thème a été abordé cette nuit à Saint-Denis, et un fossé sépare encore l'exécutif des Républicains qui réclament un référendum sur l'immigration.
Le gouvernement est pour l'instant embourbé dans la discussion de son texte, qui ne reprendra au Sénat qu'après les élections sénatoriales du 24 septembre. Six mois d'interruption donc, depuis que la Commission des lois de la Haute assemblée a profondément amendé ce texte. Entretemps, Emmanuel Macron a multiplié les fausses manœuvres. Il avait envisagé un examen du projet de loi en juillet, il avait même songé au printemps à le couper en deux textes.
Il a renoncé à tout ça. Mais pour essayer de trouver une majorité, l'exécutif risque peut-être de devoir abandonner tout un pan de sa réforme. En effet la droite impose ses conditions et ces conditions sont très élevées. Deux sont inacceptables pour le gouvernement : le référendum donc, ainsi que la possibilité de déroger aux règles européennes en matière de politique migratoire.
Une négociation toujours en cours avec LR sur l'immigration
Une troisième condition est peut-être plus atteignable. LR ne veut pas entendre parler de la création d'un titre de séjour pour les étrangers sans-papiers qui travaillent dans les métiers dits en tension. Cette mesure pourrait être enterrée par le gouvernement, ou du moins être vidée de sa substance, en posant des conditions tellement strictes, qu'elle ne concernerait plus qu'une poignée d'individus.
C'est l'objet de discussions que Gérald Darmanin mène en coulisse avec la droite. D'ailleurs, le ministre du Travail, Olivier Dussopt, qui avait présenté ce titre de séjour à l'automne dernier, a disparu du paysage. Cette concession sera-t-elle suffisante pour arracher l'appui de la droite ? Pas sûr. Sans compter que si le texte n'était plus que répressif et enterrait le fameux "en même temps", il pourrait aussi réveiller les divisions internes à la majorité sur ce sujet explosif.
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