Initiative politique d'Emmanuel Macron : un échange "franc" pour les uns, "un président hors sol" pour les autres
Emmanuel Macron souhaite réunir à nouveau les 11 chefs de parti disposant d'un groupe au parlement "sous le même format, dans les mêmes conditions" que la réunion qui s'est tenue mercredi 30 août à Saint-Denis, a appris franceinfo jeudi auprès de l'entourage du président. Après 12 heures d'échange, le chef de l'État a ouvert la porte à une possible conférence sociale sur les salaires, portant "sur les carrières et les branches situées sous le salaire minimum", sans renoncer ni s'engager clairement sur la question d'un référendum. L'entourage du président salue "un grand moment de politique, d’unité, de reconnaissance et de responsabilité". L'opposition, elle, dénonce l'absence d'avancées concrètes.
"Tout ça pour ça ?"
"Tout ça pour ça ?", réagit jeudi matin sur X (ex-Twitter) le député La France insoumise Manuel Bompard. Il ajoute quelques heures plus tard sur franceinfo trouver "assez grotesque" de "passer douze heures pour n'avoir aucune réponse sérieuse, aucune annonce concrète" et avoir eu "le sentiment d'être un peu sur la planète Mars". Manuel Bompard "craint que cette initiative s'apparente à nouveau à une sorte de coup de communication". Il s'agissait, selon lui, d'une "opération qui visait à faire croire qu'Emmanuel Macron était prêt à écouter ou à tenir compte des avis des oppositions". Manuel Bompard évoque "un président de la République hors sol, totalement déconnecté des priorités concrètes [...] On est venu sans illusion, on n'est pas ressorti avec plus d'illusions."
"On est venus, on a vu, on a été déçus", ajoute de son côté Marine Tondelier, la secrétaire nationale d'Europe écologie les verts. "Le vivant s’effondre. La planète devient progressivement inhabitable. Et ces 12 heures de discussion m’ont paru en décalage total avec l’urgence environnementale et sociale", conclut la cheffe des écologistes.
Un dialogue "civilisé" et "franc"
Le socialiste Olivier Faure salue toutefois les conditions du dialogue. "Cela s'est fait de manière très civilisée et en même temps très franche", indique-t-il au micro de franceinfo.
"Le débat était franc", reconnaît également Jordan Bardella. "Je lui ai dit ce que j'avais sur le cœur, il faudra voir quelles suites le président souhaite donner, j'espère lui faire prendre conscience que le pays ne peut plus continuer dans cette direction", ajoute le président du Rassemblement national.
"J'ai une forme de scepticisme"
"J'ai une forme d'interrogation et je ne sais pas sur quoi tout cela va déboucher", commente de son côté Éric Ciotti, président des Républicain, jeudi 31 août sur France 2. "Il n'y a pas eu d'annonces particulières. Il y a eu trois grandes thématiques : une sur l'international, une sur la réforme des institutions, l'autre sur les tensions qui ont traversé le pays. On verra sur quoi cela débouche. J'ai une forme de scepticisme. J'espère que cela ne sera pas qu'une opération de communication". Après cette réunion, "au pire il ne se passera rien, au mieux quelques propositions vont prospérer, celles que nous avons faites, celles que j'ai portées notamment sur un recours au référendum de façon beaucoup plus fréquente", a expliqué Éric Ciotti, d'accord pour réitérer l'expérience "si c'est concret".
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