Édito
Assemblée nationale : après la présidence, place à l'élection du bureau

Yael Braun Pivet a donc été réélue jeudi 18 juillet présidente de l’Assemblée nationale. Mais il reste d’autres postes importants qui vont donner lieu également à d’âpres batailles.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Après six heures de vote et trois tours de scrutin, la candidate macroniste Yaël Braun-Pivet (en rouge au centre) a finalement été réélue présidente de l'Assemblée nationale, le 18 juillet 2024. (BERTRAND GUAY / AFP)

Après la réélection jeudi de Yaël Braun-Pivet au perchoir jeudi, vont se tenir vendredi les élections du bureau du palais Bourbon, 6 vice-présidents, 3 questeurs et 12 secrétaires qui doivent refléter la configuration politique de l’Assemblée. Et parmi les trois questeurs, l’un doit obligatoirement être issu de l’opposition et les deux autres de la majorité. Reste à savoir qui est dans la majorité et qui est dans l’opposition, le vote de jeudi n’ayant  pas tout éclairci.

Il ne faut pas non plus oublier les commissions permanentes, des postes qui, là aussi, ne manquent pas de susciter les convoitises. Par exemple, à qui va aller la prestigieuse commission des finances de l’Assemblée, cette instance stratégique, qui permet d’avoir accès en partie au secret fiscal et où va se jouer l’examen du prochain budget ? Il est d’usage que la présidence de cette commission revienne à l’opposition et c’est d’ailleurs à ce titre, que le Rassemblement national peut la revendiquer, estimant qu’avec ses 143 députes, si on compte les troupes d’Éric Ciotti, il est le mieux placé. 

Pour le RN, ce serait une prise de guerre essentielle dans sa stratégie de normalisation. Mais, le parti d’extrême droite se heurte au barrage républicain que certains entendent prolonger dans l’hémicycle 
Et depuis le résultat de jeudi soir, le communiste André Chassaigne estime aussi que désormais le bloc de gauche est dans l’opposition parlementaire et de facto, à ce titre, est susceptible de pouvoir demander cette fameuse présidence des Finances.

Une tectonique des plaques toujours instable

Pour les autres commissions, jusqu’à présent, que ce soit la défense nationale, les affaires sociales, l’éducation, la commission des lois, c’était simple : il y avait un vote, le fait majoritaire jouait, et ces commissions tombaient naturellement dans l’escarcelle de la majorité élue. Mais après l’élection de jeudi et l’accord entre Ensemble pour la République et les troupes de Laurent Wauquiez, la distribution et le vote pour ces commissions promet de se faire à l’aune des alliances. Ce qui signifierait que certaines de ces commissions pourraient donc revenir au parti socialiste, ou même aux LR.

L’élection de Yaël Braun-Pivet n'a donc pas clarifié la situation. La tectonique des plaques reste instable : les votes et attributions qui auront lieu vendredi sont loin d’être écrits à l’avance. Certes, à l’issue de l’attribution de ces commissions, chacun aura bel et bien une place définie, mais cela ne veut pas dire que la maison Assemblée sera en ordre de marche pour fonctionner. Pour Yaël Braun-Pivet, la charge s’annonce titanesque. Quant au président de la République, le résultat de jeudi est loin de simplifier son choix pour Matignon.

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