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Édito
Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Gabriel Attal... Ces ministres qui se projettent dans l'après-Macron
Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et des Finances réclame haut et fort que l’exécutif retrouve le chemin des réformes. Réformer, et ne pas se contenter de gérer, c’est son mot d’ordre. Réformer le "modèle social", c’est-à-dire, dans son esprit, réduire encore un peu plus l’assurance-chômage, notamment pour les séniors, pour viser le plein emploi, un horizon fixé par Emmanuel Macron pour l’heure hors d’atteinte. Et puis améliorer l’attractivité de l’économie française en attirant des investissements étrangers, comme ceux du laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk. Bref, relancer un quinquennat un peu englué, sans vrai cap ni boussole.
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Bruno Le Maire a de grandes ambitions, et d’abord pour lui-même. Il a l’œil braqué sur 2027 et veut incarner le sérieux budgétaire. Alors, il réclame des économies, et enterre la politique du carnet de chèques, quitte à sembler faire la leçon à Emmanuel Macron qu’on juge un peu trop dépensier du côté de Bercy.
La malédiction du second mandat
Le problème du chef de l’État, c’est qu’il est bousculé par deux autres poids lourds du gouvernement : le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui utilise son texte sur l’immigration pour draguer la majorité et au-delà, la droite. Il se fait fort d’éviter de recourir au 49-3 pour le faire adopter, comme une revanche sur Élisabeth Borne à qui il avait cru piquer son poste l’été dernier. Et puis Gabriel Attal, qui multiplie les initiatives depuis la rentrée - il a encore annoncé mercredi une "réforme profonde de la formation au métier d’enseignant" pour janvier – et qui répète sur tous les tons qu’il veut s’attaquer aux "tabous" de l’Éducation nationale pour mieux faire monter sa cote dans l’opinion.
Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, et Gabriel Attal sont trois rivaux en compétition. Pour ces trois-là, et pour d’autres dans la majorité, l’après-Macron a déjà commencé. François Mitterrand et Jacques Chirac ont eux aussi connu, et subi, cette malédiction du second mandat. A peine réélu, le Président voit son pouvoir s’étioler et son autorité contestée par les siens jour après jour. Surtout quand il est privé de majorité absolue à l’Assemblée et que la Constitution lui interdit de se représenter en 2027.
Dans son propre camp, les récents tâtonnements d’Emmanuel Macron, sur la scène internationale comme sur la scène intérieure, ont renforcé la même impression, celle d’un second mandat déjà fini, avant même d’avoir vraiment commencé.
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