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Édito
La drôle de semaine "tradi" d’Emmanuel Macron entre les visites d’un roi et d’un pape
Un roi le mercredi 20 septembre, un pape le samedi, une semaine pleine de fastes pour Emmanuel Macron, afin de "faire rayonner la France" dans le monde, selon l’expression en cour à l’Élysée. Le dîner d’État a pris place dans la galerie des glaces du Château de Versailles, lieu emblématique de la toute-puissance du roi Soleil, puis samedi une messe du pape François sera célébrée au stade-Vélodrome de Marseille.
Deux raouts prestigieux qui surviennent après une réunion plus prosaïque le 30 août - la longue rencontre du président avec les chefs de parti - tout de même organisée dans un lieu qui se veut symbole d’excellence : une maison d'éducation de La légion d'honneur à l’ombre de la basilique Saint-Denis, là où sont enterrés les rois de France.
Un président mystique
Emmanuel Macron adore manier les symboles et apprécie la pompe et l’apparat de notre monarchie républicaine. Il y a quelques années, il expliquait même qu’au fond, les Français regrettaient d’avoir coupé la tête du roi en 1793 et qu’ils se sentaient depuis un peu orphelins. Le chef de l’État aime tout autant disserter sur la transcendance et l’influence de la religion dans nos sociétés. Il a un petit côté mystique. Il y a cinq ans, lors d’un discours au couvent des Bernardins devant les évêques de France, il prétendait même vouloir "réparer le lien abîmé entre l’Église et l’État". Au fond, de Charles III au pape François, Emmanuel Macron s’offre une semaine "tradi" qui scelle l’alliance du sceptre et du goupillon.
L'intention politique est certainement de faire quelques œillades à une France plutôt conservatrice. Le souci est que ces images de faste à Versailles peuvent accréditer l’étiquette que lui accolent ses adversaires, celle d’un président des riches, coupé des réalités quotidiennes des Français.
Dans la majorité parlementaire, certains s’inquiètent du contraste dans un moment où les automobilistes s’alarment de l’envol des prix des carburants que le gouvernement ne parvient pas à freiner. En s’affichant aux côtés du roi puis du pape, Emmanuel Macron risque de donner l’impression d’être plus préoccupé par les vapeurs d’encens que par les vapeurs d’essence.
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