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Édito
La Nupes doit-elle entrer dans l’après-Mélenchon ?
C'est le paradoxe de la gauche : elle serre les rangs contre le gouvernement, l’antimacronisme reste son principal ciment, mais elle se divise dès qu’elle se penche sur son avenir, et sur sa stratégie. On le voit avec les deux crises internes qui secouent le Parti socialiste d’une part, et la France insoumise de l’autre. À la veille de leur congrès, les socialistes continuent de se déchirer parce qu’ils votent et s’accusent de tricheries. Les Insoumis, eux, se déchirent parce qu’ils ne votent pas, ils ne débattent pas non plus d’ailleurs, et leur nouveau chef, Manuel Bompard a commencé par écarter tous ses rivaux potentiels. Et si ces partis se divisent, c’est parce qu’une ombre continue de planer sur la gauche : celle de Jean-Luc Mélenchon bien sûr !
C’est le principal sujet de discorde qui oppose les deux moitiés du PS. Faut-il s’aligner derrière le fondateur des Insoumis, comme a choisi de la faire Olivier Faure, ou s’en émanciper comme le souhaite Nicolas Mayer-Rossignol ? C’est aussi la figure qui divise aujourd’hui les Insoumis entre ceux qui pensent qu’il est temps de préparer la suite, comme les députés François Ruffin ou Clémentine Autain, et ceux qui restent indéfectiblement liés à leur mentor, comme Manuel Bompard ou Mathilde Panot. Alors, est-on entré ou pas dans l’après-Mélenchon ? "That is the question !"
"Plafond de verre"
De son côté, l’intéressé souffle le chaud et le froid. À la fin de l’été, il assurait ne pas prétendre à une 4e candidature présidentielle en 2027. Désormais, Jean-Luc Mélenchon répète qu’il est "en retrait, pas en retraite" et qu’à 71 ans, il a six ans de moins que le président brésilien Lula. Le souci, c’est qu’à gauche, certains se demandent si la Nupes "façon Mélenchon" n’a pas "atteint son plafond de verre", selon l’expression du communiste Fabien Roussel.
Avec ses 22% à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon en fut le leader, puis le fédérateur aux législatives. Depuis, sa défense d’Adrien Quatennens a semé la consternation au cœur même de LFI et sa cote de popularité a chuté dans les sondages. Bref, comme me le confiait l’un de ses dirigeants, la question que beaucoup se posent au sein de la Nupes, c’est de savoir si celui qui en fut le moteur n’en est pas aujourd’hui devenu le boulet ?
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