Réforme des retraites : raffineries, transports, stations de ski... Le calendrier des prochaines mobilisations
Les syndicats veulent battre le fer tant qu'il est chaud. Galvanisées par la première mobilisation du 19 janvier contre la réforme des retraites, qualifiée d'"énorme succès" par Philippe Martinez, les organisations professionnelles pensent à la suite. "Si les ministres mettent la tête dans le sable et disent : 'il ne se passe rien', il faudra se faire entendre plus fort. Si les salariés le votent, ce sera des grèves reconductibles", a prévenu le secrétaire général de la CGT sur franceinfo, mercredi 25 janvier.
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Si l'intersyndicale a d'ores et déjà annoncé une nouvelle journée de mobilisation pour le mardi 31 janvier, franceinfo détaille les actions envisagées ces prochaines semaines, secteur par secteur.
Dans le secteur de l'énergie
La mobilisation du 19 janvier a été très suivie dans ce secteur, puisque entre 70% et 100% du personnel était en grève dans la plupart des raffineries du groupe TotalEnergies, a affirmé la CGT du groupe. Avant cette première journée d'action, les syndicats CGT de la branche pétrole avaient appelé à plusieurs jours de grève : le 19, donc, mais aussi jeudi 26 janvier et le 6 février, avec "si nécessaire, l'arrêt des installations de raffinage", selon un communiqué diffusé le 12 janvier.
Si l'arrêt de travail a duré 24 heures le 19 janvier, il devrait durer 48 heures jeudi, puis 72 heures le 6 février, date d'examen de la réforme à l'Assemblée nationale. Dans la plupart des raffineries, les expéditions de produits "sont interrompues ce jour", a confirmé TotalEnergies, jeudi.
La CGT Mines-Energie a lancé de son côté une grève reconductible dès le 19 janvier dans le secteur des industries électriques et gazières. Des baisses de production dans les centrales nucléaires et les barrages ont eu lieu jeudi, mais elles ont eu un impact minime, a assuré Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la CGT dans la branche énergie. RTE, chargée d'assurer la sécurité de l'approvisionnement en électricité, a en effet envoyé des messages de sûreté aux grévistes pour ne pas compromettre le fonctionnement du réseau.
D'autres opérations, notamment des actions "positives" comme la gratuité de l'énergie, ont aussi eu lieu. Enfin, la fédération CGT des ports et docks a appelé les ouvriers dockers et les travailleurs des ports à une grève de 24 heures, jeudi.
Dans les transports
A la SNCF, en plus de la journée de mobilisation de l'intersyndicale prévue le 31 janvier, la CGT Cheminots et le syndicat SUD-Rail ont proposé une grève reconductible "dès la mi-février" si le gouvernement refusait de retirer son projet de réforme des retraites. Dans un tract commun, les organisations, respectivement premier et troisième syndicat à la SNCF, appellent en premier lieu à voter un appel à "deux jours consécutifs de grève les 7 et 8 février", puis "l'ensemble des autres secteurs" à s'y joindre, afin "d'élever le rapport de force". Les deux entités proposent par ailleurs aux cheminots d'envisager une "grève reconductible" dès la mi-février, "faute de retrait du texte". Cette grève reconductible pourrait être décidée par périodes de 24 heures. Son coup d'envoi pourrait toutefois être modifié en fonction du calendrier interprofessionnel.
A la RATP, une réunion a eu lieu mercredi pour décider de la suite. "Tout ce qu'on peut dire, c'est que l'on sent la colère. Et si on entre dans une grève illimitée, cela pourra être compliqué pour le gouvernement. Il appartiendra aux salariés de le décider", assurait Force ouvrière (FO) au Parisien (article réservé aux abonnés) jeudi, jour de la mobilisation. Par ailleurs, la Fédération FO des transports appelle les salariés à faire grève une heure par jour en début de service, à partir du 31 janvier, afin de "faire monter la pression sur ce gouvernement".
Dans l'éducation
A l'Education nationale, le ministère avait annoncé jeudi un taux d'enseignants grévistes de 42,35% dans le primaire et de 34,66% dans le secondaire. Dans ce secteur, la priorité est "de réussir le 31" janvier et "de monter d'un cran", a assuré vendredi sur franceinfo Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU. Sud Education et la CGT Educ'Action ont déjà appelé à une grève reconductible à partir du 31 janvier. Cette idée est "quelque chose qu'on mettra en débat avec nos collègues", a avancé Sophie Vénétitay, mais le premier syndicat du secondaire ne se "l'interdit pas", a-t-elle précisé.
Les organisations lycéennes, elles, ont appelé mardi dans un communiqué à se joindre à la grève et aux manifestations interprofessionnelles du 31 janvier. La FIDL, le MNL ou encore la Voix lycéenne appellent ainsi au blocage des lycées mardi prochain, voire "la veille, le lundi 30, pour ouvrir la semaine de mobilisation". "Nous appelons les lycéen-ne-s à organiser dès maintenant dans leur lycée ou dans leur ville des assemblées générales, ainsi que des tractages et des collages aux abords de leurs établissements scolaires", écrit l'intersyndicale lycéenne dans son communiqué.
Dans les stations de ski
Force ouvrière et la CGT, principaux syndicats des salariés de remontées mécaniques, ont déposé des préavis de grève pour le 31 janvier. Outre le rejet de la réforme des retraites, ces organisations entendent aussi protester contre la modification du régime d'assurance chômage des saisonniers. Depuis le 1er décembre 2021, la durée minimale de travail pour recharger les droits à l'allocation chômage des saisonniers est en effet de six mois sur les 24 derniers mois pour obtenir au moins six mois d'indemnisation. Auparavant, il ne fallait que quatre mois sur les 24 derniers mois pour recharger des droits pour quatre mois.
Présenté comme "illimité" et concernant 17 000 saisonniers en France, ce préavis vise, selon FO, à respecter les délais légaux pour "permettre aux saisonniers de participer à la prochaine journée de mobilisation contre la réforme des retraites, qui devrait être décidée pour un jour de février".
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