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Édito
Le positionnement de LFI après les attaques du Hamas contre Israël sème le trouble à gauche
La quasi-totalité des responsables politiques de tous bords ont manifesté lors du week-end du samedi 7 et dimanche 8 octobre leur solidarité avec Israël. Mais Élisabeth Borne a dénoncé ce qu’elle appelle "les ambiguïtés révoltantes" de la France Insoumise. Une attaque terroriste inédite dans l’histoire d’Israël, des centaines de morts, des dizaines de civils pris en otages, et Jean-Luc Mélenchon a jugé bon de renvoyer dos-à-dos l’agresseur et l’agressé, les massacres commis par les commandos du Hamas et la politique d’un gouvernement légitimement élu. "Toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu’une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu’elle-même", a-t-il expliqué. L’un de ses fidèles, le député Insoumis Louis Boyard a accusé, lui, la France de "fermer les yeux" depuis "trop longtemps" sur "la colonisation et les exactions en Palestine !"
Le Hamas victimisé
Il ne s'agit pas d'une position nouvelle, cela fait longtemps que dans le conflit israélo-palestinien, la gauche radicale a pris fait et cause pour le camp palestinien et contre Israël. En apparence, cette gauche dénonce la violence de part et d’autre, mais dans les faits, elle cible l’État d’Israël et victimise le Hamas. D’ailleurs, le communiqué diffusé ce week-end par le groupe parlementaire de la France Insoumise n’utilise à aucun moment le mot "terroriste". Il évoque au contraire,"l’offensive armée de forces palestiniennes", ce qui érige le Hamas au rang d’armée officielle des Palestiniens qui agiraient, selon LFI, en état de légitime défense.
Les députés Insoumis dénoncent surtout "le contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne en Cisjordanie, à Jérusalem-Est" et même "à Gaza" où il n’y a pas d’Israéliens. En clair, les Insoumis versent des larmes de crocodile sur toutes les victimes, mais ils considèrent qu’Israël l’a bien cherché. Le NPA de Philippe Poutou va encore plus loin : il applaudit les actions du Hamas, ce qui devrait lui valoir des poursuites pour "apologie du terrorisme" de la part de plusieurs associations.
Des propos critiqués à gauche
La position des Insoumis sème aussi le trouble à gauche. Le député PS Jérôme Guedj a fait part de son "dégoût" que certains à gauche "exonèrent" les crimes du Hamas. "Aucun relativisme n’est possible" a souligné Olivier Faure. Le communiste Fabien Roussel et l’écologiste Marine Tondelier ont aussi condamné sans ambiguïté l’attaque terroriste du Hamas. Bref, par la faute de Jean-Luc Mélenchon, ce qui reste de la Nupes apparaît aussi comme une victime collatérale de la tragédie subie par Israël.
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