Entre crash à la présidentielle et crainte d'une déroute aux législatives, le printemps plombé des Républicains
Après sa défaite au premier tour de la présidentielle, Valérie Pécresse fait son retour mercredi 18 mai en séance au conseil régional d’Île-de-France.
Pour Valérie Pécresse, le choc a été rude. 4,7% des voix, pas même de quoi faire rembourser sa campagne par l’État… Pour la candidate, endettée à hauteur de cinq millions d’euros à titre personnel, l’urgence a donc été de se renflouer. Elle a lancé une souscription et il manque encore un peu plus d’un million pour boucler ce "Pécresse-thon". Et au passage, elle s’est payée le luxe de refuser l’obole de 2 000 euros de Nicolas Sarkozy qu’elle juge coupable d’avoir saboté sa campagne. Comme un symbole de ces profondes divisions qui continuent de plomber la droite. De ce point de vue, rien n’est réglé.
Les Républicains ont quand même limité l’hémorragie de leurs députés vers la majorité. Ils redoutaient une bonne vingtaine de transferts, il n’y en a qu’une poignée, à peine une demi-douzaine, comme Eric Woerth dans l’Oise, Robin Reda dans l’Essonne ou Constance Le Grip dans les Hauts-de-Seine. Sauf que le mercato n’est pas fini. Il peut y avoir encore un peu de mouvement d’ici vendredi, pour la clôture du dépôt des candidatures aux législatives et, probablement, la formation du gouvernement. Beaucoup voient le patron du groupe LR à l’Assemblée, Damien Abad, rejoindre la majorité, peut-être même entrer au gouvernement.
Et les transferts pourraient reprendre après les législatives. L’échéance promet d’être délicate et le groupe LR pourrait perdre jusqu’à la moitié de ses sortants.
La droite est inaudible dans la campagne législative
Le patron de LR, Christian Jacob, est sur le départ. La bataille pour sa succession n’est pas encore engagée, et la ligne est encore erratique, entre opposition systématique au gouvernement et soutien plus ou moins explicite à certaines réformes comme celle des retraites. La droite espère avoir échappé au pire en évitant la nomination de Catherine Vautrin à Matignon, une sarkozyste dont la promotion aurait un peu plus déstabilisé ses électeurs.
Mais LR s’inquiète de la stratégie d’une gauche radicalisée ralliée au programme des Insoumis. La droite redoute que l’épouvantail Mélenchon comme les œillades communautaristes d’Eric Piolle sur le burkini finisse de jeter dans les bras des marcheurs les électeurs LR. Valérie Pécresse a payé au prix fort ce réflexe de "vote utile" en faveur d’Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle. La droite redoute de subir pareil essorage aux législatives.
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