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Europe : du scepticisme au blocage

Marine Le Pen apparaît en position de force dans cette dernière semaine avant les élections européennes. Selon différentes enquêtes, le Front national arriverait en tête dimanche prochain.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© Radio France Cyril Destracque)

Le parti de Marine Le Pen deviendrait le premier parti de France. De quoi décupler l’énergie de la fille de Jean-Marie Le Pen, qui, depuis trois ans, dirige le mouvement créé par son père en 1972. De quoi affoler les autres partis candidats. L’UMP et le PS, bien sûr, en tant que formations politiques ayant accédé au pouvoir. Mais aussi les autres mouvements, contestataires qui ne parviennent pas à concurrencer le FN sur le registre de la protestation. Effectivement, elle est la seule à devancer les partis de gouvernement…

Le Front National a longtemps été vu comme un parti qui ne voulait pas le pouvoir et se contentait de le critiquer. Il lui suffisait de récolter les fruits de la colère. D’engranger les déceptions créées par les partis de pouvoir. Après les désillusions des années Sarkozy, les déconvenues des deux premières années Hollande auraient suscité une amertume dont Marine Le Pen profiterait sans effort. 

Ce raisonnement est exact, mais en partie seulement. Le Front national n’est pas le seul parti à vouloir tirer profit de la rancœur d’une partie de l’électorat envers les partis de gouvernement. Le Front de gauche s’efforce de rivaliser sur ce terrain. En 2012, Jean-Luc Mélenchon se présentait comme le candidat du rempart contre Marine Le Pen, contre une Europe de la Finance. Mais aujourd'hui, force est de le constater, Marine Le Pen est seule en tête.

Marine Le Pen positive sa contestation

Pourtant, elle conteste autant que les autres. A une différence près, mais elle est de taille, c’est que Marine Le Pen positive sa contestation. Prenez le slogan du Front de gauche : "Demain, je vote contre l’austérité. Pour ouvrir une alternative". Il se positionne "contre l’austérité" et pour un objectif un peu vague : "ouvrir une alternative". La posture est protestataire. Marine Le Pen adopte une posture plus active. Son slogan est positif, il est "pour" quelque chose. Et ce quelque chose est clair : "bloquer l’Europe".

Et les partis de pouvoir, ils sont en retrait eux aussi ? Si l’on regarde le premier message qui apparaît sur leur site, ils sont eux aussi évasifs. "Choisir notre Europe" clame le PS. "Pour la France agir en Europe" propose l’UMP. "Faites (F.A.I.T.E.S ) l’Europe", s’enthousiasme l’UDI, qui, avec le Modem veut "construire l’Europe et non la détruire". Pendant des années, le personnel politique français s’est servi de l’Europe comme d’un paravent pour justifier des décisions impopulaires en France. Aujourd'hui, il est plus facile de continuer à dévaler cette pente que de la remonter. Le Front national l’a bien compris.

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