François Hollande, gérer la victoire
Une réorganisation... éventuelle, car il n’est pas question de mener une chasse aux sorcières. Les amis de François Hollande le répètent à l’envi.
Et ceux de Martine Aubry répondent en échos que le parti sera bien au service du candidat.
Il suffit de bien organiser l’articulation, la coordination, entre la rue de Solferino, tenue par Martine Aubry, et la future équipe de campagne du candidat, François Hollande.
Seulement, il est des sujets qui concernent de près le candidat.
Le porte parole, par exemple. Benoît Hamon est très proche de Martine Aubry, et bien à la gauche du parti.
C’est un poste clé, car c’est celui qui dit... officiellement les choses, qui réagit à chaud sur l’actualité, en s’exprimant au nom du collectif, et donc au nom du candidat.
Or, Benoît Hamon n’était pas un fervent adepte du positionnement de François Hollande.
Pourtant, Benoît Hamon peut rester porte parole, assure un proche de François Hollande.
En précisant : de toute façon le candidat aura lui-même plusieurs porte-paroles, qui s’imposeront par la force des choses.
Inutile donc, visiblement, de remplacer l’actuel titulaire du poste.
Ce qui ne vaut pas forcément pour tous les postes, à la direction du parti.
Il y a des postes décisifs, qui engagent la suite. Comme tous ceux qui touchent à l’organisation des fédérations, aux élections et aux investitures pour les élections législatives.
Là on touche à des secteurs très sensibles.
Car c’est là que se jouent les négociations avec les écologistes. Une entente sur un programme législatif, cela signifie aussi des circonscriptions gagnables pour Europe écologie les Verts.
Il est donc impossible que François Hollande ne s’en mêle pas, via un proche qui serait son homme de confiance sur ces dossiers.
Mais ces postes sont déjà occupés, par des très proches de Martine Aubry.
Pour ne pas écorner l’image de rassemblement si joliment offerte hier, il serait question de nommer un deuxième responsable, aux cotés du précédent.
Mauvaise idée, coupe un proche de Martine Aubry, cela donnerait le sentiment d’une défiance désagréable.
Pas du tout, il s’agit simplement d’un travail conjoint, promet un homologue hollandais.
Les discussions doivent aboutir mercredi soir, pour être ratifiée lors du bureau national.
Où siégera de nouveau Ségolène Royal.
Le retour de l’ancienne candidate rue de Solferino, Un signe supplémentaire du rassemblement
Exactement. L’idée de François Hollande, c’est de rassembler tout le monde. De ne laisser personne mal à l’aise dans cette campagne.
Il était premier secrétaire en 2002. et il garde un mauvais souvenir de cette campagne, et pas uniquement à cause de l’élimination du socialiste, Lionel Jospin, au premier tour de la présidentielle.
Lionel Jospin étant Premier ministre, l’organisation de sa vie de chef du gouvernement passait par Matignon, celle du candidat par son QG de campagne (lui-même traversé par différentes rivalités)... tandis que le parti se sentait hors du coup.
François Hollande veut éviter ce piège. Le parti doit être partie prenante de la campagne. Personne ne doit se sentir exclu ou méprisé ou mal traité.
Ce sera la ligne de conduite de François Hollande.
Et pour lui-même ? quel est son calendrier ?
Demain matin, toujours pour rassembler et mobiliser tout le monde, François Hollande assistera à la réunion du groupe socialiste au Sénat, puis à l’Assemblée.
Il doit ensuite s’envoler pour Madrid, pour une réunion du PS espagnol, en présence de Lula l’ex-président brésilien.
Après quoi, le prochain grand rendez vous devrait être la convention du PS samedi, où il sera officiellement investi. Une réunion qui doit marquer le rassemblement des socialistes et la mobilisation de tous derrière François Hollande.
L’inverse de ce qui s’était passé pour Ségolène Royal, qui avait tenu la dragée haute à ses anciens rivaux qui n’en pouvaient mais.
Ce ne sera PS vraiment le lancement de sa campagne quand même ?
Oui, et non.
Oui, car ce sera une image, un symbole important pour donner le ton de cette campagne.
Non, car François Hollande devrait prendre son temps pour constituer son équipe de campagne.
Il lui faudra trouver un local. Répartir les rôles.
Il devrait aussi, après cette forte exposition médiatique, prendre au moins une grosse semaine, voire deux, pour se poser, et préparer sereinement la suite.
Quitte à laisser la majorité sarkozyste reprendre du terrain, et dévoiler un peu plus son jeu.
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