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François Hollande veut-il réellement tourner la page de la Françafrique ?

Après le Mali au début de l'année, le chef de l'Etat lance une nouvelle opération en Centre Afrique cette fois. En moins de deux ans, François Hollande a effectivement lancé deux opérations en Afrique : le Mali en février dernier et maintenant la Centrafrique. Il en a fait autant que Nicolas Sarkozy en cinq ans : l'ancien Chef de l'Etat était intervenu en Côte d'Ivoire et en Libye.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Deux interventions en Afrique donc
pour François Hollande, c'est beaucoup pour un candidat qui s'était engagé à respecter la
souveraineté des états africains et à s'aligner derrière les décisions des
instances africaines. Revoilà donc le spectre du gendarme de
l'Afrique.

Pourquoi François Hollande s'aventure
sur un terrain qu'il sait miné?

D'abord c'est un terrain sur lequel
il a beaucoup plus de succès que dans l'hexagone. Souvenez vous de l'accueil que les maliens lui ont réservé. Le President français a été reçu comme un sauveur en septembre
dernier. Il avait été tellement bouleversé
par cet accueil lors de sa première visite, qu'il avait conclu son
discours par cette phrase étonnante :  " c'est le plus beau jour de ma vie...
politique
", c'était à Tombouctou en février dernier.

François Hollande s'empare
du dossier africain, pourtant, il n'est pas très à l'aise dans ce
domaine.

Non, son entourage reconnaît que ce
n'est pas un connaisseur de ce continent, Pas très à l'aise sur ces dossiers,
mais le Président français a été très vite rattrapé par responsabilités. Au Mali, la France était la seule
puissance occidentale prête à intervenir et aujourd'hui en Centre afrique c'est
pareil. Et puis, la France a une histoire
sur place, des forces armées qui sont implantées, des ressortissants et des
intérets à défendre dans la zone.

Certains accusent le
président d'avoir des arrières pensées, de ne pas vouloir défendre uniquement
les droits de l'homme.

C'est en partie vrai. La France intervient d'abord pour
protéger les populations, pour éviter le risque de massacres, de génocides. C'est son rôle en tant que membre permanent du conseil de sécurité de
l'ONU. Mais ces interventions en Afrique ne
sont pas uniquement motivées par l'altruisme. La France a des intérêts sur place,
Total n'est pas très loin de la Centrafrique. Et puis il y a beaucoup de ressortissants
français dans toute la zone. C'est aussi un continent très
attractif économiquement avec ses 5% de croissance annuelle. Il faut rester dans
la course et donc assurer une présence sur place dans un environnement le plus
stable possible

Ça oblige la France et
donc François Hollande à composer comme l'ont fait ses
prédecesseurs ?

Ce que lui reprochent les ONG et les
défenseurs des droits de l'homme. Ils critiquent notamment la
bienveillance de Paris vis-à-vis du Président tchadien qui tirerait les ficelles du
conflit en Centrafrique. " La France est devenue l'obligée d'un
dictateur " disent les ONG. En raison du soutien du Tchad à
l'opération Serval au Mali. Les associations critiquent aussi la
présence d'autres dictateurs demain lors du Sommet pour la paix et la sécurité
en Afrique à Paris. François Hollande compose certes, mais il n'en est
pas encore à accueillir un Khadafi en grande pompe à l'Élysée comme l'avait fait
Nicolas Sarkozy en 2007.

 

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