Hospitalisation cachée de Hollande : une information politique
L'opération a eu lieu à l'hôpital Cochin en février 2011. "Une opération bénigne, sans conséquence et sans suivi médical", selon le communiqué officiel publié ce matin par l'Elysée, avec une précision en plus : il s'agit d'une hypertrophie bénigne de la prostate.
Cette opération n'avait pas été mentionnée dans les bulletins de santé de François Hollande ; seuls deux l'ont été depuis son entrée en fonction. Des bulletins laconiques : examen clinique et paraclinique "normal". Ces bulletins, la Présidence s'était pourtant engagée à les fournir tous les 6 mois.
Le premier a été publié en juin 2012, le 2ème en mars 2013, 9 mois plus tard. Le prochain devait paraître en mai ou juin 2014, soit 14 à 15 mois après le dernier mais avec cette affaire d'hospitalisation cachée, l'Elysée pourrait choisir de le publier plus tôt, en début d'année prochaine. Bien au-delà en tout cas des 6 mois promis.
Pourquoi cette information est politique ?
Elle l'est parce que François Hollande avait lui même reconnu pendant la campagne que les Français attendaient davantage de transparence sur la santé des Présidents. C'était dans une interview au quotidien du Médecin. Son opération a eu lieu, certes, avant qu'il soit candidat à la Présidentielle, précisément juste avant sa déclaration de candidature à la primaire socialiste. Mais le fait de cacher cette information alimente le soupçon, surtout parce qu'on parle de la prostate, ce qui a valu à François Mitterrand d'être opéré à Cochin également, pour un cancer cette fois.
De la maladie de George Pompidou maquillée "en mauvaise grippe" au cancer caché de François Mitterrand pendant 11 ans, François Hollande est donc en quelque sorte victime de l'opacité de ses prédécesseurs.
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