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Jean-Christophe Cambadélis : reconstruire le PS pour éviter la mort

Recalé en 2012, appelé au secours en 2014, Jean-Christophe Cambadélis est-il arrivé trop tard au poste de premier secrétaire du Parti socialiste ? Il est l’invité de l’émission « Questions d’info », sur la Chaine Parlementaire, avec le Monde, l’AFP, et France Info.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (© Radiofrance)

Il a toujours rêvé de s’installer dans l’ancien bureau de François Mitterrand au 10 rue de Solférino à Paris. Il en rêvait déjà en 1997, quand un certain François Hollande a pris la tête du parti selon les vœux de Lionel Jospin. En 2012, certains amis de François Hollande devenu président de la République, Manuel Valls, Stephane Le Foll, Pierre Moscovici et Vincent Peillon, avaient fait en sorte qu’Harlem Désir lui chipe la place. Deux ans plus tard, Jean-Christophe Cambadélis est  appelé à la rescousse, et découvre un parti bien mal en point. Son constat est lucide.  "Je me sens à la tête d’un parti en reconstruction… donc qui veut éviter la mort "

Premier secrétaire d’un PS qui veut éviter la mort. Il est des programmes plus encourageants ? mais Jean-Christophe Cambadélis s’y attelle, à sa manière. Pour lyi il faut d'abord résoudre le problème des frondeurs de l'Assemblée Nationale. 

Jean-Christophe Cambadélis distingue entre deux ou trois groupes différents. Ceux qui défendent des options économiques, auxquels Manuel Valls répond, et puis ceux qui, par leur attitude, s’attaquent au fonctionnement institutionnel.

"Aujourd'hui, il y a des parlementaires qui estiment qu'il faut s'affranchir des lois de la Ve République.  Je leur dis que c'est un problème parce qu'on n'est pas député de droit divin. On fait partie d'une formation politique, et je suis contre l'abaissement de parti politique. Ça concourt à la démocratie. Je suis pour que le Parlement, et là je les suis, ait plus de pouvoir, qu'il soit interpellé, qu'il ait une contradiction s'il le faut avec le gouvernement, mais je suis contre l'émancipation du parlementaire vis-à-vis de sa formation politique parce que cela affaiblit aujourd'hui la démocratie. Je ne vais pas les sanctionner, parce qu'ils ne vont pas se mettre en situation d'être sanctionnés." explique Jean-Christophe Cambadélis

Vers une refonte du parti socialiste et de l'extrême gauche 

Jean-Christophe Cambadélis est également sensible à ce qui se passe au-delà du PS. Sur sa gauche, du côté des écologistes, tentés par le pôle de radicalité qu’essaie de constituer Jean Luc Mélenchon. "Mon objectif à moi, c'est de reformuler le pôle socialiste dans l'ensemble de la gauche, et de faire en sorte que l'un et l'autre, le pôle de radicalité comme le pôle socialiste ne s'éliminent pas l'un l'autre dans l'élection. D'où les propositions que j'ai faites de tronc commun, programme minimum, que sais-je, avec l'ensemble des forces de gauche et des écologistes. Personne ne m'a claqué la porte au nez "

Le risque pour Jean-Christophe Cambadélis n’est pas de se faire pincer les doigts, le premier secrétaire du PS  l’a dit, l’enjeu est bien plus grave que cela, puisqu’il s’agit d'  "éviter la mort   ". Des propos qui ne sont pas sans rappeler la mise en garde de Manuel Valls, sur la gauche en danger de mort. Celui dont se méfiait le futur Premier ministre partage donc désormais ses analyses.

Quoi de plus normal, assume le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis. "Il y a un axe entre le président de la République, le Premier ministre et le premier secrétaire, ça ne me paraît pas anormal."  Une f açon de dire qu’il y a trois hommes forts dans le dispositif.

 

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