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Jean-Marc Ayrault : la méthode du placide...

La réforme fiscale saluée par les députés de la majorité. Comment un sujet tabou, à l'origine du ras le bol fiscal, peut-il relancer le Premier ministre ?
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Jean-Marc
Ayrault a marqué un point, au moins du côté de la majorité, aujourd'hui.

Ce constat se
mesurait dans les couloirs de l'Assemblée nationale, ça n'a pas été comme ça
tous les jours, mais les députés socialistes affichaient un sourire rassuré.

Satisfaits de
ce retour aux fondamentaux de la campagne (version Razzi
Hammadi), réjouis par la
promotion de la " mère de toutes les réformes " (version Jérome
Guedj). Heureux de
pouvoir travailler sur un dossier qui les identifie : la redistribution vers les
milieux populaires.

Car
Jean-Marc Ayrault compte s'appuyer sur les parlementaires pour mener cette
réforme.

C'est tout
l'intérêt de la méthode revendiquée par Jean-Marc Ayrault. Une méthode
expérimentée pour le crédit impôt compétitivité emploi, ou la réforme des
retraites : d'abord la concertation avec les partenaires sociaux, puis la
discussion avec les parlementaires, et pour finir le vote, et la mise en œuvre.

Une méthode où
chacun sait où il peut intervenir, ce à quoi il s'engage, et ce qu'il devra
porter.

C'est ainsi que
les parlementaires, qui ont voté la hausse de la TVA, pour financer le crédit
d'impôt aux entreprises, ne peuvent espérer aujourd'hui un recul du Premier
ministre.

Cela veut
dire aussi que c'est lui, Jean-Marc Ayrault, qui est l'initiative, plus que
François Hollande ?

C'est le second
enseignement de cette annonce surprise : Jean-Marc
Ayrault en est l'auteur.

Bien sûr,
l'opération a été menée en accord avec le président de la République, mais elle
est signée Jean-Marc Ayrault. Le Premier
ministre dispose même de son jargon personnel pour la qualifier : il appelle
cela une initiative de mouvement.

Ce qui veut
dire ?

Dans l'esprit
de Jean-Marc Ayrault, cela correspond à l'idée qu'il ne s'agit pas d'un coup
politique, éphémère, mais de l'ouverture d'un chantier, long, et qui va
mobiliser les différents acteurs concernés pendant plusieurs mois.

Car pour
Jean-Marc Ayrault : "il ne suffit pas de décréter une réforme pour qu'elle soit
faite
". Il faut y travailler. Cette posture
n'est pas très spectaculaire, elle imprime peu le champ politique, mais
Jean-Marc Ayrault s'y tient.

Et la majorité
de gauche finit par y trouver son rôle... au bout de 18 mois, il était temps. L'opposition
dénonce une diversion qui va alimenter l'incertitude.

Jean-Marc
Ayrault prend ce risque sans s'affoler. Cela pourrait  devenir la marque de
fabrique politique du Premier ministre : la placidité. Un premier pas pour un
chef de gouvernement jugé jusqu'à présent transparent. 

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