JO de Paris 2024 : Emmanuel Macron joue les maîtres de cérémonie

La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques va se dérouler à ciel ouvert sur la Seine vendredi à Paris. L’occasion pour le chef de l’État de montrer au monde l’influence de la France.
Article rédigé par Fanny Guinochet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Emmanuel Macron pose devant les anneaux olympiques dans la Cour Carrée du Louvre avec son épouse Brigitte, le président du CIO, Thomas Bach (D) et sa femme (G). (LUDOVIC MARIN / POOL)

Au-delà du sport, c’est bien l’image que la France renvoie qui monde qui compte, l’image d’un pays créatif, qui ose transformer sa capitale en stade, avec un spectacle unique sur la Seine et la venue de stars internationales. Un pays accueillant, qui réunit plus de 150 chefs d’État et des milliers de touristes. Un pays attractif où les plus grands patrons continuent d’investir. Un pays réuni, où les fractures sociales ont disparu, au moins le temps d’une cérémonie, après que les menaces de grève ont été levées à coup de distribution de primes.

Après ces semaines d’instabilité politique, de tensions politiciennes, de nervosité, le chef de l’État compte sur ces Jeux pour redonner aux Français le sourire, un sentiment de cohésion nationale… Bref, il veut faire de ces jeux, une parenthèse enchantée. Ça c’est pour la carte postale mais la réalité est plus complexe parce que ses adversaires politiques ne l’entendent pas ainsi. Décréter de façon jupitérienne, une trêve olympique et politique est beaucoup trop simple à leurs yeux, surtout quand on attend toujours la nomination d’un Premier ministre.

La rentrée politique déjà en préparation dans chaque camp

Le bloc de gauche répète à l’envie qu’Emmanuel Macron doit nommer Lucie Castets à Matignon, sans que les divisions entre Les insoumis et les socialistes soient apaisées. Preuve en est, Hélène Geoffroy du PS a demandé jeudi une clarification, estimant que la stratégie du Nouveau Front populaire n’incarne pas la gauche de gouvernement.

La droite, celle de Laurent Wauquiez, cherche à se rendre indispensable dans une coalition que le chef de l’État appelle de ses vœux. On entend moins le Rassemblement national, mais il planche déjà sur quelques textes phares, comme l’abrogation de la réforme des retraites qu’il entend proposer lors de sa première niche parlementaire fin octobre, se disputant au passage le sujet avec le Nouveau front Populaire qui a déposé cette semaine un proposition de loi pour ramener la retraite à 62 ans.

En fait, chacun fourbit ses armes. Certes, les députés vont être officiellement en vacances à partir du 2 août, mais chacun prépare, effectivement, sa rentrée. Tout en restant Premier ministre des affaires courantes, Gabriel Attal pour le camp présidentiel élabore un pacte d’action en vue de construire une plateforme législative partagée. Reste à savoir avec qui ? À gauche, François Ruffin, qui siège désormais chez Les Écologistes appelle ses électeurs à Flixecourt dans la Somme, chez lui, le samedi 31 août, quitte à la jouer la solo. Le même jour, dans les Alpes maritimes, c’est Éric Ciotti qui s’est allié au RN, qui veut faire sa rentrée politique en proposant aux derniers adhérents LR de voter, histoire de trancher la ligne du parti entre la sienne et celle de Laurent Wauquiez.  

Bref, l’effervescence des Jeux ne saurait occulter une rentrée politique qui promet d’être bien plus agitée que ne le souhaite le président, surtout si un front social venait s’y ajouter.

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