L'extrême droite favorite des élections législatives en Italie : une stratégie très différente de celle du RN
Des élections législatives cruciales se déroulent dimanche en Italie. La coalition associant l’extrême droite et la droite est favorite dans les sondages et en France, Marine Le Pen observe ce scrutin de très près.
Si Georgia Meloni, la cheffe de file de Fratelli d’Italia, l’emporte, ce sera un coup de tonnerre en Europe, un coup de pouce pour les mouvements d’extrême droite du continent, et Marine Le Pen ne manquera pas de récupérer sa victoire.
Elle a d’ailleurs commencé le week-end dernier, lors de son discours de rentrée à Agde, en louant "la vague patriotique" qui déferle sur l’Europe, de la Suède jusqu’à l’Italie. Un prélude, selon elle, à son triomphe à la présidentielle de 2027 puisque, depuis la conquête de 89 sièges de députés, Marine Le Pen tente de grimer, une fois de plus, le RN en parti de gouvernement apte à gérer le pays dans cinq ans.
Pourtant, la stratégie suivie par son homologue transalpine n’a rien à voir. C’est même un contre-modèle. Fratelli d’Italia est un mouvement qui se prétend conservateur. Il a noué des alliances à droite, avec la Ligue de Matteo Salvini et le parti Forza Italia de Silvio Berlusconi, et il se veut résolument atlantiste. En France, à l’inverse, le RN est pro-Poutine, il revendique une ligne populiste, ni droite, ni gauche, et les candidats à la présidence de LR récusent toute entente avec la formation lepéniste. Au Parlement européen, le RN siège d’ailleurs dans un groupe identitaire avec la Ligue de Matteo Salvini, alors que Fratelli d’Italia forme un groupe avec les conservateurs polonais du PIS et les Espagnols de Vox.
Références encombrantes
Le succès du parti italien, qui a moins de dix ans d’existence, souligne par contraste toutes les carences de son cousin français qui fêtera, lui, son demi-siècle dans deux semaines.
Les deux partis se retrouvent surtout la question migratoire, une motivation essentielle de leurs électeurs. Et les deux mouvements ont aussi tous les deux un lourd passé : Fratelli d’Italia est l’héritier du MSI, le parti fasciste de Giorgio Almirante, un vieil ami de… Jean-Marie Le Pen. Des références encombrantes qu’ils ont du mal à enterrer. Giorgia Meloni a récupéré la flamme tricolore, inventée par le MSI fasciste. Un emblème copié par le Front national et qui demeure celui du RN. Chassez le naturel, il revient avec le logo !
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