L'intégration invitée subie ou voulue du débat municipal
Un rapport
remis au gouvernement, à sa demande, engage-t-il l'exécutif ? C'est l'une
des questions posées par cette polémique. Cela a souvent
été le cas. Un rapport, c'est une façon habile d'habituer les esprits à des
mesures difficiles à annoncer. C'était le
cas du comité Balladur sur les institutions réclamé par Nicolas Sarkozy. Ou du
rapport Rocard sur la contribution Climat Energie, ou Rocard Juppé sur les
investissements d'avenir, ou encore du rapport Attali sur la croissance, ou
Gallois sur la compétitivité. Autant de
rapports dont les préconisations ont été diversement suivies, mais qui en
attestent, un rapport n'engage pas obligatoirement le gouvernement qui le
réclame.
C'est ce que dit Jean-Marc Ayrault cet après
midi, après avoir été mis en cause par le président de l'UMP, Jean-François
Copé.
Le Premier
ministre a donc raison sur ce point. Mais s'il a
tort de faire croire que le gouvernement est lié par ce rapport, Jean-François Copé, comme François Fillon, a
raison de donner son opinion sur son contenu. En versant
le rapport sur la place publique, puisqu'il est mis en ligne sur le site de Matignon,
le Premier ministre encourage ce débat. D'ailleurs,
s'il a prévu de réunir une partie de son équipe en séminaire sur le sujet, en
janvier, c'est bien parce que le chef du gouvernement entend bien s'en saisir.
Est-ce que cela veut dire que ce débat va être
instrumentalisé au cours de la campagne municipale ?
Savoir qui
instrumentalise qui, c'est un peu chercher à savoir qui de la poule ou de l'œuf
a devancé l'autre. Débattre de
ce sujet en janvier, c'est ouvrir les discussions à quelques semaines de l'élection. Mais l'UMP de
Jean-François Copé était réunie en convention hier sur le thème de l'immigration. La
thématique est sur la table, c'est un fait établi. Le Front National a la main
dessus, les autres formations tentent de l'en dessaisir. Après tout,
débattre et réfléchir, avant éventuellement de proposer, c'est bien le rôle des
formations politiques.
Si elles
parvenaient à mener ces opérations sans invectives, ce serait sans doute mieux.
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