L'ouvrir et rester, la stratégie verte
Les temps
changent. Vous
connaissez la formule de Jean-Pierre Chevènement : " un ministre, ça ferme
sa gueule ou ça démissionne. " Il était
alors ministre d'Etat et n'envisageait pas de rester sans mot dire face à la " parenthèse "
libérale opérée par le gouvernement. Nous étions en 1983, c'est-à-dire il y 30
ans. Aujourd'hui,
les écologistes contestent la politique fiscale du gouvernement, mais ils
entendent bien mener ce combat dans le
cadre de la majorité.
C'est ce que vous a longuement expliqué le
président du groupe vert à l'Assemblée, François de Rugy. Il est l'invité de l'émission
"questions d'info", sur La Chaîne Parlementaire, avec le Monde, l'agence
France presse, et France Info.
Exactement. D'abord, François
de Rugy, le précise, il n'y a pas eu de réunion de crise pour savoir si les
écologistes devaient rester ou non au gouvernement. La question ne se pose pas,
ils restent. Mais, ils n'en pensent pas moins. Ils se montrent
assez critiques. il y a deux
façons d'exprimer leur insatisfaction. La version
dure à la Jean-Vincent Placé. Le président
des sénateurs qui va jusqu'à encourager les manifs de lycéens pour le retour de
Léonarda. Et puis la
version allusive, de François de Rugy, pour dire que le bilan n'est pas très bon.
" c'est
sûr que ce n'est pas la politique nationale qui sera un point d'appui pour les
élections municipales pour la majorité. Je pense que c'est vraiment très
basique de le dire. "
Mais alors,
une fois qu'il a dit ça, que le bilan national n'est pas très porteur, que
faire ? D'abord un diagnostic,
pour François de Rugy, la question, c'est la crédibilité fiscale.
" Je pense qu'à travers la
question de la taxe poids lourds et trois jours avant la question de la
taxation des produits d'épargne, des plans d'épargne, c'est la même
chose : c'est la question de la crédibilité fiscale du gouvernement qui
est posée. C'est pour ça que nous insistons pour que les choses soient les plus
claires possible sur la taxe poids lourds. "
Donc, quel
était la promesse principale de François Hollande ? réponse de François de
Rugy.
" nous avons été élus sur
la réforme fiscale, et on a dit : le redressement dans la justice. Oui, il
faut faire le redressement des comptes publics. Nous avons hérité d'une
situation catastrophique, c'est le rôle du politique d'assumer, d'y faire face
et de trouver des solutions. Mais on a dit un redressement dans la justice. Le
redressement dans la justice, ça ne peut passer que par une réforme fiscale
puisqu'aujourd'hui les impôts sont injustes . "
Quelle réforme fiscale ?
Or, que se passe-t-il depuis 18 mois ?
En réalité, ce sont des expédients, on augmente les taxes existantes, et
résultats des courses, évidemment, le sentiment général c'est que c'est une
augmentation générale des impôts, et absolument pas de réforme.
Et pourquoi
ce hiatus ?
" il faut arrêter de
vouloir la politique fiscale de notre pays être faite par l'administration de
Bercy, parce que c'est ça qu'il se passe, depuis un an et demi. vous avez
remarqué, Il y a eu un changement au ministère du Budget, je ne sais pas si
vous avez vu la différence, moi je n'ai vu aucune différence. "
Conclusion
de François de Rugy, il faut que les politiques, les ministres reprennent le pouvoir sur les directions administratives, à Berçy notamment, pour mener
la vraie réforme fiscale réclamée par leur électorat. Ce qui ne passe pas forcément par la recette politique
traditionnelle du changement de ministres.
" Je pense qu'il y a déjà
trop de valses-hésitations sur les choix politiques, ce n'est pas la peine de
rajouter des valses-hésitations sur l'équipe, sans mauvais jeu de mots, le mot
valse. "
La valse des
ministres ou Manuel Valls, ce n'est pas la petite musique que veulent jouer les
écologistes au sein du gouvernement. Leur ritournelle
se chante à l'intérieur de la majorité et du gouvernement, et surtout elle se veut moins énervante qu'entêtante et
envahissante.
L'intégralité de l'interview de François de
Rugy, le président du groupe écologiste à l'Assemblée est à retrouver à 20h30
sur La Chaîne Parlementaire, avec le Monde et l'AFP, et sur notre site
franceinfo.fr
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.