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La cote de Jean-Marc Ayrault au plus bas

" Il est là, on fait avec " a lâché mercredi le président de l'Assemblée, Claude Bartolone, sur France Info. Il, Jean-Marc Ayrault,  le Premier ministre sous le feu des critiques qui est l'invité ce soir du 20h de TF1. La cote de Jean-Marc Ayrault semble de nouveau au plus bas.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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La cote sondagière, elle, frémit légèrement. Le Premier ministe gagne deux points dans les dernières enquêtes Ipsos et BVA. Mais pas de
quoi sauter au plafond pour autant. Il est crédité de 23 à 28% d'opinions
positives. Signe d'une défiance persistante des Français à l'égard du
gouvernement.

Mais la nouveauté, c'est que la côte de Jean-Marc Ayrault
recule au sein même de l'éxécutif. Ses actions sont à la baisse. La
contestation était plus ou moins larvée, mais la polémique sur l'intégration - le
rapport explosif mis en ligne par Matignon -, cette polémique a donc ouvert les
vannes. Manuel Valls, Laurent Fabius. Les poids-lourds du gouvernement y
sont allés de leurs critiques. Rien d'innocent. Le Ministre de l'Intérieur
et son collègue des Affaires étrangères se verraient bien à Matignon.Tout
comme Claude Bartolone, le Président de l'Assemblée auteur de la phrase
assassine ci-dessus La maladresse de Matignon aiguise donc les
appétits, au gouvernement comme au Parlement.

Jean-Marc Ayrault qui a pourtant resséré les liens avec sa
majorité

Oui, grâce à son coup de poker. La réforme de la fiscalité
qu'il a annoncé il y a un mois tout juste. Une annonce qui a surpris jusqu'à
ses détracteurs, contraints de reconnaître un bon coup politique. Réformer la
fiscalité, c'est ne pas réformer Matignon. Jean-Marc Ayrault a ainsi
auto-prolongé son bail rue de Varenne. Un bon coup politique qui lui a valu
les applaudissements des députés socialistes. L'aile gauche du parti y voyant
un contrepoint à la politique sociale-démocrate de François Hollande. Mais le
grand soir fiscal s'est depuis transformé en petit matin de gueule de bois. Le Chef de l'Etat ayant freiné les ardeurs de son Premier ministre.

Les détracteurs de Jean-Marc Ayrault insistent d'ailleurs
sur les dissensions présumées entre l'Elysée et Matignon

Sur la fiscalité donc Mais aussi sur l'intégration...
François Hollande a du intervenir depuis la Guyane où il se trouvait la semaine
dernière pour préciser que ce rapport, qui proposait notamment le retour du
voile à l'école, n'était pas du tout la position du gouvernement. L'exécutif
s'efforce pourtant de minimiser la portée de ces deux évenements. Il n'y aurait
pas l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette entre François Hollande et
Jean-Marc Ayrault. "L'harmonie est totale " assure même la porte-parole du
gouvernement.

Et Jean-Marc Ayrault monte au front

Ce soir au journal télévisé donc après avoir réuni cet
après-midi le comité de pilotage de la réforme de la fiscalité, manière de
montrer qu'elle n'était pas enterrée. Jean-Marc Ayrault offensif également en
début de semaine devant les journalistes qui l'accompagnaient en Algérie. "Il
faut penser dans la durée" explique-t-il. Comprenez, le remaniement, ce n'est
pas pour maintenant. Depuis 2012, j'ai lancé beaucoup de choses, rappelle le Chef du gouvernement qui n'hésite pas à employer la première personne du
singulier. "Il ne faut pas être dans l'hésitation, le doute permanent... La
politique des états d'âme, ce n'est pas ma politique... Je ne suis dépassé
"
conclue-t-il. Jean-Marc Ayrault assure donc son propre service après-vente
pendant que les Premiers-ministrables lui savonnent la planche.

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