Le départ de Jean Castex se précise
Après le dernier conseil des ministres mercredi 11 mai, un dernier dîner réunira jeudi les ministres autour du chef du gouvernement.
On n’en jamais été aussi proche, mais c’est vrai que ça dure. Bientôt trois semaines qu’Emmanuel Macron a été réélu et Jean Castex est toujours en place. C’est un peu comme autrefois, ces stars du music-hall dont les tournées d’adieu n’en finissaient pas. Sauf que cette fois-ci, le crooner, Jean Castex, rêverait d’être déjà parti. Les cartons sont faits depuis longtemps. Mais Emmanuel Macron ne parvient toujours pas à lui trouver un successeur. Il s’est mis en quête d’une femme, pour l’instant toujours en vain. Alors il fait durer le supplice.
Pour son confort personnel et politique, Emmanuel Macron avait d’abord songé à le maintenir en poste jusqu’aux législatives. Il n’en a jamais été question pour Jean Castex, qui l’avait prévenu avant même la présidentielle. Depuis, il lui a aussi confirmé qu’il ne voulait pas rester au gouvernement à un autre poste, ni même se présenter aux législatives, Jean Castex veut couper avec tout ça et prendre le large.
Au total il est plutôt soulagé de sortir "vivant" de cette épreuve, selon le mot d’un pilier de la majorité. Matignon est une lessiveuse et Jean Castex a du piloter le gouvernement dans le contexte terrible de la pandémie. Il quitte ses fonctions sans battre les records d’impopularité de certains de ses prédécesseurs.
Castex a réinventé le job
On peut dire ça. On se souvient de Nicolas Sarkozy qualifiant François Fillon de "collaborateur". Celui-ci n’avait pas supporté pareille humiliation. Jean Castex a voulu prouver qu’à Matignon, on peut-être un collaborateur heureux. Un chef d’équipe, un animateur, mais attention, pas le chef de la majorité. Ça, c’est le job du président, plus encore depuis l’instauration du quinquennat qui a concentré encore davantage tout le pouvoir à l’Elysée.
Le Premier ministre doit lui être dévoué, savoir s’effacer, se sacrifier même au profit de son supérieur. Michel Rocard, Edouard Balladur, Dominique de Villepin, François Fillon ou encore Manuel Valls : elle est longue, très longue, la liste des Premiers ministres ambitieux qui sont sortis en miettes de Matignon parce qu’ils pensaient trop à l’Elysée. Jean Castex ne courait pas ce risque. Il se voyait en charge d’une mission à durée limitée. Et il n’a plus d’autre ambition que de vacances en famille.
Courage, c’est l’affaire de quelques heures, deux ou trois jours tout au plus, bientôt la quille !
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