Le dossier immigration : L'UMP semble aussi tiraillée que la majorité
Le droit du sol et sa remise en cause, c'est un vieux débat dans la droite
française mais c'est un vieux débat récurrent. Certes, la
dernière fois que la droite y a touché ,c'était en 1993, avec Charles
Pasqua. Mais le
sujet était revenu, au moment de la construction du projet du candidat Sarkozy
en 2011.
Mais depuis,
on croyait le débat à peu prés clos puisque Nicolas Sarkozy en 2012 avait
répété qu'il ne reviendrait pas sur ce droit. "Le droit du sol, c'est la France"
avait-il précisé. Mais depuis
la défaite et depuis que s'est installé le spectre d'un Front National au plus
haut lors des prochaines échéances électorales. Eh bien, le
sujet refait surface.
François
Fillon propose depuis plusieurs semaines dans son programme pour sa candidature
en 2017 de mettre fin à l'acquisition automatique de la nationalité française des enfants nés en France de parents étrangers.
Jean-François Copé, le Président de
l'UMP n'a pas voulu être en reste. Il veut lui
un débat interne à son parti et une proposition de loi au début de l'année
prochaine. Un débat qui
n'emballe pas tout le monde à l'UMP.
Bruno
Lemaire, lors du bureau politique de ce matin, a estimé que ce n'était pas un
bon débat qu'il risquait de diviser.Patrick
Devedjian a dit publiquement qu'il était contre. Henri
Guaino, l'ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy pense que ce n'est pas
le bon moment. L'ancien
ministre, Jacques Toubon a expliqué qu'il ne fallait pas aller sur ses sujets
qui ne permettent pas de se différencier du FN. Dans
l'entourage de Jean-François Copé on n'en démord pas.
" C'est
justement ces débats qui dérange le FN car l'UMP fait des propositions
concrètes "...
Vous le
voyez pour ressouder l'UMP c'est pas encore gagné.
En fait,
on n'en parlait moins ces derniers temps parce que les frasques de la majorité
occupaient tout l'espace médiatique mais l'UMP est effectivement encore en
rémission.
Oui, c'est
Henri Guaino qui le confiait à l'émission Question d'info
aujourd'hui.
" L'opposition n'a pas achevé sa
reconstruction morale, intellectuelle et même politique "
Le constat
de l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy est très sévère pour sa famille
politique. Pour lui, il
n'émerge aucun leadership, personne n'est à niveau le vide laissé par Nicolas
Sarkozy n'a pas été occupé. Pire, si demain il
y a avait une dissolution de l'assemblée nationale, vous savez que certains se
mettent à en rêver tout haut. Eh bien, La
droite serait bien embêtée, elle ne serait pas prête à gouverner pour Henri
Guaino.
Cette
analyse assez sombre sur l'état de la droite républicaine
s'explique. Des
responsables de l'UMP, quel que soit leur chapelle, Copé ou Fillon, disent
clairement qu'ils commencent sinon à paniquer en tout cas à s'inquiéter
sérieusement pour les municipales. A 5 mois du
scrutin, l'ambiance nationale, la colère des électeurs risquent de ne pas se
porter sur eux. En
clair, un proche de
Jean-François Copé a d'ailleurs cette formule : Le PS va perdre les élections
mais on ne va pas les gagner pour autant. C'est bien
le risque Front National qui fait peur. C'est ce qui
explique d'ailleurs en partie que l'initiative de Jean-François Copé. Un débat
sur l'immigration et le droit du sol soit assez fraichement accueilli par
quelques-uns. D'ailleurs
Henri Guaino a lancé ce conseil aux membres de sa famille
politique. Surtout ne
faites pas des municipales un enjeu national.
Ce serait la
meilleure façon d'exaspérer encore un peu plus des électeurs énervés et
déboussolés et pour un part grandissante d'entre eux tenté par le Front
National...
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