Cet article date de plus de treize ans.

Le premier débat de la primaire socialiste.

Six candidats pour le titre de candidat officiel du PS à la présidentielle. Ils se présentent devant les français ce soir à la télévision. Un grand débat inédit. Marie-Eve Malouines.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

François Hollande, Martine Aubry, Ségolène Royal,, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Jean-Michel Baylet.
C’est la première fois qu’ils se retrouvent tous ensemble, cote à cote, depuis l’université d’été de la Rochelle fin août.
Une photo aux sourires un peu forcés, et sans parole.
Cette fois-ci, ils vont parler, et même débattre.
Débattre, c'est-à-dire exposer leurs différences, contester la position des autres, sans pour autant donner des arguments aux futurs adversaires du PS, voilà l’enjeu.

C’est ce qui s’était passé lors de la précédente primaire. Les arguments des socialistes contre Ségolène Royal avaient été repris par l’UMP.

Le procès en incompétence de Ségolène Royal, sa légitimité uniquement validée par les sondages, son inexpérience, ce sont des arguments que les socialistes les premiers avaient développés.
L’UMP derrière Nicolas Sarkozy n’a eu ensuite qu’à les ramasser pour les faire fructifier.
Cette année, les prétendants sont des candidats avertis de ces erreurs à ne pas commettre.
Ils devront donc s’efforcer de ne pas s’attaquer trop frontalement.
Non seulement, ce serait contreproductif pour une victoire à la présidentielle, quel que soit le candidat.
Mais ce serait aussi contreproductif directement pour le fautif.
L’agressivité rime avec division et échec pour l’électorat intéressé par ces primaires, dont le but est avant tout de gagner en 2012.

Ce qui veut dire que les sondages sont déterminants. D’où leur contestation par les candidats moins bien placés.

La plus virulente étant Ségolène Royal.
D’après différentes enquêtes, elle serait distancée par le duo de tête, Hollande Aubry, ce qui ne fait pas ses affaires évidemment.
La contestation des sondages avant élection fait partie des rengaines politiques.
Les sondages fournissent une photo à un moment donné, une indication, un état des lieux que les électeurs utilisent à leur guise.
Le retard de l’une ou l’autre peut tout aussi bien mobiliser ses soutiens.
L’avance de l’un, peut, à contrario, le rendre trop sûr de lui.
A 3 semaines du vote, rien n’est encore figé.

Ce débat peut donc être déterminant.

En dehors d’un dérapage, d’une bourde incontrôlée, qui bouleversait la donne, ce show télévisé va surtout marquer l’entrée dans la vraie confrontation.
Pour la première fois, les candidats vont tenir leur discours face à face.
Ils ne vont plus se critiquer via des entourages anonymes. Les critiques devront être dites en face, ou pas du tout.
François Hollande devra défendre sa proposition de recréer 60 000 postes dans l’éducation nationale, face à Martine Aubry qui est moins radicale sur le chiffrage
Ségolène Royal devra défendre devant son ancienne collègue de gouvernement le fait qu’elle se veut plus expérimenté qu’aucune ou aucun autre.
Sur l’emploi, Manuel Valls devra expliquer ce qu’il entend par flexi-sécurité, face à Arnaud Montebourg qui prône le capitalisme coopératif.
Enfin, Jean Michel s’efforcera de clamer son identité de radical de gauche face aux 5 socialistes.
Ce débat devrait donc permettre de préciser les intentions de chacun. De les graver sur DVD aussi, car tous les engagements pris ce soir, seront ressortis pendant toute la campagne présidentielle, et même plus, si affinité..

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