Cet article date de plus de treize ans.

Le référendum grec est-il légitime ?

Passé le premier moment de surprise, après l’annonce d’un référendum en Grec sur le plan d’aide européen, les responsables politiques français affinent leur position. Et le clivage majorité / opposition reprend ses droits à l’Assemblée nationale. Marie-Eve Malouines
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Franceinfo (Franceinfo)

C’est le référendum qui met tout par terre…
Tel est l’état d’esprit dans la majorité.
Depuis des semaines... que Nicolas Sarkozy se démène... pour sauver le soldat grec... et obtenir ce plan d’aide... Voilà que son protégé lui répond avec désinvolture :... on verra après référendum…
Les soutiens de Nicolas Sarkozy sont très colères.
Mais dans le même temps, il est difficile de contester le principe même... d’une consultation électorale.
Alors, les responsables de la majorité accusent soit le moment choisi, soit les intentions.
Le mauvais moment, c’est l’accusation de Christian Jacob, le président du groupe UMP à l’Assemblée.

« la décision du Chef du gouvernement grec jette un trouble. Et fait courir des risques graves et démesurés. La question n’est évidemment pas de la légitimité du référendum, mais de l’opportunité et du moment d’une telle annonce. On ne peut pas accepter que certains jouent à la fois le plan de sauvetage, et l’aventure européenne sur un coup de dés, ou une sorte de pile ou face où le pire est à craindre. »

Pour le président du nouveau centre, Hervé Morin, c’est l’intention qui est critiquable.

« y’a des référendums qui sont des référendums responsables, et il y a des référendums lâches. Lorsqu’on exerce des responsabilités gouvernementales on doit considérer qu’on ne soumet pas à référendum la résolution d’une financière. La question du fédéralisme européen mérite un référendum, mais certainement pas un référendum qui sera perdu provoquant des turbulences dans une zone qui n’en n’a pas besoin. »

La crainte... c’est bien que les grecs refusent ce plan d’aide... et surtout... les sacrifices qui leur sont demandés.

Mais pour la gauche, ce n’est pas une raison pour fustiger le premier ministre grec.

On n’en serait pas arrivés là... si le couple franco allemand avait mieux dirigé les affaires européennes, estime Christophe Caresche, au nom des socialistes à l’Assemblée..

« L’Europe n’a pas su apporter une réponse convaincante à a crise grecque. Elle est intervenu trop peu et trop tard. La crise grecque est d’abord une crise de la gouvernance politique de l’Europe. Le couple franco allemand n’a pas été capable à cause de ses atermoiements d’incarner un leadership. Il faut repenser la gouvernance de l’Europe en donnant une véritable place au peule européen. On ne saurait blamer, sur ce plan, la décision du Premier ministre grec, de recourir au référendum.

Et le communiste Roland Muzeau va plus loin... non seulement il ne blâme pas... mais il approuve... ce référendum.

« il aura fallu 13 grèves générales pour que le Premier ministre grec Georges Papandréou se décide enfin à entendre le peuple grec. La démocratie fait peur aux marchés. En France, en 2005 nous avons eu une autre illustration de ce mépris. »

2005... en France... c’était le rejet du texte européen soumis à référendum.
Un désaveu... pour les partis de gouvernement... qui les oblige à une grande prudence aujourd'hui.

Le gouvernement ne peut donc pas condamner le référendum en lui-même par conséquent.

Non, condamner ce référendum, sur le principe... ce serait prendre le risque... d’accroitre... la défiance des électeurs vis-à-vis des responsables politiques.
Lesquels ne leur donneraient pas la parole... par crainte d’être désavoués.
Non... si ce référendum est condamnable aujourd'hui... c’est parce qu’il n’était pas sur la table de négociation... assure François Fillon, le Premier ministre.

« nous regrettons cette annonce prise de façon unilatérale sur un Besancenot qui engage tous les partenaires de la Grèce. Il ne s’agit pas de reprocher au Premier ministre grec de recourir au référendum, il s’agit de reprocher au Premier ministre grec de négocier des heures et des heures pour aboutir à un accord signé à l’unanimité sans jamais indiquer à ses partenaires à ses partenaires de l’union européenne la possibilité d’organiser ce référendum. »

Mais ce soir... le porte parole officiel grec... assure que le Premier ministre Georges Papandréou... avait informé ses partenaires... de ses intentions... mais sans préciser la date de cette annonce.
Nicolas Sarkozy ne donne pas le sentiment... d’avoir fait partie... de ceux qui avaient été mis dans la confidence.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.