L’international, ça eu payé…
Tous ses amis le disent, Nicolas Sarkozy n’est jamais meilleur que dans les crises.
Analyser rapidement la situation, réagir dans l’urgence, organiser la riposte, donner les directives, prendre la tête de l’opération, définir les missions des uns et des autres… il excelle dans ce genre management de crise.
Ça lui est arrivé par deux fois, en début de mandat, et il en garde un souvenir comblé.
Il y a eu la crise dans le Caucase, et la crise boursière internationale.
Aussitôt, en tant que président de l’Union européenne, Nicolas Sarkozy avait appelé les plus puissants de la planète, convoqué des réunions extraordinaires, fait reculer les troupes russes en Géorgie, et sauvé le système bancaire français.
Et cela lui avait plutôt réussi.
Et c’est pourquoi, même s’il est admis que la politique étrangère ne fait pas l’élection en France, l’Elysée peut espérer que l’expérience de la gestion des affaires planétaires peut peser.
Face à Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal avait souffert du procès qui lui était intenté sur son inexpérience en la matière.
Lionel Jospin avant elle, avait payé cher son faux pas au Proche orient, souligné par un Jacques Chirac habitué depuis des années de la scène internationale.
Face à un François Hollande, qui n’a jamais été ministre, ou une Martine Aubry, qui n’a occupé que des postes franco français (ministre du travail ou première secrétaire)... Nicolas Sarkozy peut tirer profit de sa connaissance des rapports de forces internationaux.
Martine Aubry prend d’ailleurs les devants, en démontant un peu le bilan de Nicolas Sarkozy, sur les dossiers internationaux.
Oui, dans Libération ce matin, elle assure que le dossier n’est pas clos en Géorgie.
Sur la Libye, tout en portant l’intervention de la France au crédit de Nicolas Sarkozy, Martine Aubry rappelle les mises en garde du gouvernement contre les émigrants venus de Tunisie ou d’Egypte.
La gauche ne laissera donc pas Nicolas Sarkozy brandir son bilan international comme un bouclier.
Et puis, plus proche du débat national, Martine Aubry rappelle que Nicolas Sarkozy avait annoncé la suppression des paradis fiscaux.
Et là on touche au débat européen, et franco-français.
Réorganiser le système financier international, obliger les banques à faire leur métier et non de la spéculation, et surtout, remettre l’union européenne en position de force, autant d’objectifs brandis par Nicolas Sarkozy, et restés en panne.
Non seulement les bourses continuent d’imposer leur loi au politique, mais les agences de notation font trembler tous les gouvernements, et l’union européenne apparaît très lente face à la crise grecque.
A ceux qui veulent le voir se déclarer candidat à sa propre succession, Nicolas Sarkozy répond qu’il est toujours dans l’action, celle d’un président de la République en responsabilité.
Tant qu’il sera un président en action, Nicolas Sarkozy pourra essayer de conforter sa ligne de crédit. Dès qu’il sera candidat, les comptes seront arrêtés, il devra défendre son solde.
Un argument qui plaide pour une entrée en campagne tardive.
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