Marine Le Pen dans le piège des régionales
"Elle réfléchira encore quelque semaines, et le bureau avalisera sa décisio n", explique Florian Philippot. La réponse est donc entièrement entre les mains de la présidente du FN. Le parti s’inclinera sans barguigner devant sa volonté. Si Marine Le Pen hésite, c’est pour des raisons stratégiques. Présidente de région, c’est "un travail à plein temps ", avance la future candidate à la présidentielle de 2017. Comme si elle doutait de sa capacité à gérer une région et le mouvement qu’elle a désormais bien en main. Son dernier arbitrage sur les habituels dérapages de son père le prouve. Cet argument apparait peu convaincant.
Quel est la vraie raison de cette hésitation ? Pourquoi y a-t-il hésitation ?
Marine Le Pen n’avait pas hésité à être candidate aux législatives en 2012. Elle avait d’ailleurs perdu, après un score prometteur au premier tour. Marine Le Pen avait perdu, alors que Marion l’emportait dans le Vaucluse. Marine Le Pen n’avait pas hésité non plus en 2014, aux municipales. Elle ne souhaitait pas être candidate. Et ce refus d’obstacle avait paru légitime : elle se prépare pour 2017. A priori, la situation n’a pas changé un an après.
Pourtant, Marine Le Pen hésite à se présenter aux régionales...
Son autorité sur le parti n’est plus contestée, même son père, fondateur du Front national, s’est incliné. Mais c’est bien là le fait nouveau : Marine Le Pen a coupé le cordon, mais une autre héritière apparait en la personne de Marion Maréchal-Le Pen. Et à la différence de Marine Le Pen qui a conquis le parti, Marion Maréchal-Le Pen a conquis les faveurs du patriarche, et ce n’est pas tout : Marion Maréchal-Le Pen a également conquis une victoire électorale personnelle aux législatives de 2012. La jeune député apparait en position de force aux régionales en PACA, en passe de l’emporter. Et cette victoire constituerait une deuxième victoire personnelle pour Marion Maréchal-Le Pen. Deux de plus que Marine Le Pen qui hésite à laisser sa nièce prendre du champ, qui hésite également à prendre le risque d’une défaite superflue. La suprématie de Marine à la tête du FN est-elle réellement contestée par Marion. La rupture avec le père induit-elle un risque politique plus grave que l’avantage de prendre ses distances avec ses dérapages, pourtant pas nouveaux. Réponse d’ici quelques semaines : le FN de Marine Le Pen avalisera ensuite cette décision.
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