Cet article date de plus de treize ans.

Martine Aubry assure se sentir pousser des ailes…

Martine Aubry ne baisse pas les bras. Sa campagne a pourtant été perturbée, par Dominique Strauss-Kahn. Volontairement ou non, l’ancien champion socialiste a relancé l’idée qu’elle était candidate par défaut. Déjà que François Hollande était le favori des sondages, voilà qui n’arrangeait pas ses affaires. Vous l’avez longuement rencontrée, Marie-Eve Malouines, dans le cadre de l’émission "questions d'info", sur la chaîne parlementaire, avec le Monde et l’AFP. Alors, comment va Martine Aubry ? est-ce qu’elle y croit ?
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
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Hé bien oui, Catherine.
Martine Aubry y croit, elle le clame haut et fort.
Elle adore cette campagne interne.

« C’est formidable, parce que je peux parler pour moi-même. Je peux dire les choses telles que je les sens. Je peux dire au pays, il y a un espoir. Il ne faut pas simplement battre Nicolas Sarkozy. Et puis je sens un très grand mouvement. Pour moi, ça me donne des ailes, quoi ».

Et Martine Aubry apparaît assez libérée, c’est vrai.
Elle ne mâche pas ses mots.

Alors prenons l’ensemble des sujets d’actualité, la crise européenne, par exemple.

La très européenne fille de Jacques Delors l’admet, la crise grecque et la crise de l’euro l’inquiètent. Mais il y a des responsables à cela, selon Martine Aubry.

« Je pense qu’on est véritablement dans une folie totale. C'est-à-dire qu’aujourd'hui il n’y a plus de gouvernement, européen. On attend que les marchés financiers, que les agences de notation disent ce qu’il faut faire. Rien n’a été fait pour casser la spéculation. Je suis désolée de le dire : la France n’a plus de voix. Monsieur Sarkozy, il y a deux mois était pour les euros bonds, et puis comme les élections approchent et qu’il a besoin du soutien de Mme Merkel, il est passé sous la table lorsqu’il l’a reçue, pour qu’elle dise que sa règle d’or était formidable. C’était franchement pas à la hauteur, de voir deux dirigeants des deux plus grands pays européens, qui auraient du relancer l’Europe, se tenir la main parce qu’ils ont peur l’un et l’autre de perdre les élections, au lieu de penser à) l’intérêt de leur pays et de l’Europe. »

Donc, c’est clair, Martine Aubry se pose en première adversaire de Nicolas Sarkozy.
Un chef de l'Etat qui a décrédibilisé la parole de la France, selon elle.

« Monsieur Sarkozy a joué perso en permanence. Excusez moi de parler comme ça, mais c’est ce que disent tous les dirigeants européens. A force d’avoir un Président qui essaie de faire des coups pour lui-même, et non pas pour défendre une idée de l’Europe, ou pour defendre son pays et l’idée et la parole de la France, la paroel de la France n’est pas là, elle n’est pas forte. C’est cela la vraie difficulté. Je n’ai aucun doute, que je serai plus crédible. Pour moi, il faut une cohérence, entre ce qu’on est, ce qu’on a fait, ce qu’on défend et e qu’on fait dans son pays, et ce qu’on demande aux autres de faire. »

Alors on va dire que la critique est aisée, mais que l’art est difficile..
Quelles sont les propositions de Martine Aubry ?

Hé bien, elle lance une nouvelle proposition, concernant la parité salariale entre les hommes et les femmes. En 3 ans, d’après elle, cela pourrait être bien avancé.

« Nous avons toujours joué sur l’incitation, un peu comme nous l’avions fait sur la parité, et ça ne marche pas. Et pendant longtemps, j’étais contre la parité, en me disant on va y arriver. Hé bien, on n’y est pas arrivé, alors nous demandons aux entreprises de négocier, nous leur donnons 3 ans. Pour se mettre à l’égalité entre les hommes et les femmes. Sinon, elles n’ont plus droit aux exonérations de charges sociales. Ou aux subventions. »

Voilà qui est dit.
Une proposition supplémentaire pour se distinguer de François Hollande.
Car Martine Aubry croit au débat, et au débat assez vif. Cela ne lui fait pas peur.

« si nous n’avions pas de différences, nous n’aurions pas de primaires. Si on a peur du débat entre nous, il ne faut pas aller se présenter contre Nicolas Sarkozy, parce que ça va être à un autre niveau. – mais François Hollande dit je ne veux pas prononcer des propos qui pourraient etre retenus par Nicolas Sarkozy contre le candidat socialiste. ah oui, mais à c emoment là il ne faut pas faire de primaire, il faut rentrer sous sa couette et puis faut attendre. On arrive dans un pays où on parle pendant des heures sur le point de savoir si vous avez des boucles d’oreille… et quand on parle de l’avenir de l’éducation nationale, de la meilleure manière d’embaucher des jeunes, de peut-on réduire les déficits sans relancer la croissance, on nous dit qu’on se chamaille. Hé bien non, on est dans le débat démocratique. »

et du débat démocratique, à la réconciliation, c’est possible selon Martine Aubry.
D’ailleurs si Martine Aubry est battue, elle compte reprendre son poste de première secrétaire, pour aider à la victoire de son ancien (ou ancienne) rival (e).

L’intégralité de cette interview est diffusée à 19h30 sur la chaîne parlementaire.
Un partenariat France Info, LCP, le Monde et l’AFP.

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