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Nicolas Sarkozy dit qu'il va revenir

La nouveauté du jour, c'est que Nicolas Sarkozy ne passe plus par des intermédiaires pour faire savoir qu'il va revenir. Ces propos sont désormais explicites.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (©)

En effet, depuis sa défaite, l'ancien chef de l'Etat avait choisi de faire passer des
messages, par ceux qui lui rendent visite dans ses bureaux
parisiens. A chacun, il
disait les mêmes phrases pour qu'elles fuitent ensuite dans la
presse. La dernière
fausse confidence de Nicolas Sarkozy remonte au mois dernier:

" Je ne peux
pas ne pas revenir... Je n'ai pas le choix... c'est une
fatalité "

Autant de
petit signe envoyé à son électorat et à sa famille
politique. Des messages
très calibrés aussi. Ce matin,dans le train qui l'amenait à la Rochelle pour se rendre à
Chatelaillon, Nicolas
Sarkozy était assez tendu quand il a discuté avec les quelques journalistes
présents. Il faisait
attention à chacune de ses réponses et fait passer encore quelques messages bien ciblés.

Quelle
était la teneur de ces fausses confidences ?

Elles
dévoilent toute la stratégie de Nicolas Sarkozy. Premièrement il assure que sa
défaite à la présidentielle, il l'a digérée, qu'elle est derrière lui.

 "J'ai perdu
la présidentielle, je n'y pense plus" avant d'ajouter "J'ai perdu de si
peu"

Deuxièmement, Nicolas
Sarkozy donne la tonalité de ce qui pourrait déjà s'analyser comme des arguments
d'une campagne électorale.

 "Nous, on
peut se regarder et dire qu'on n'a jamais menti"

Donc, les
socialistes, François Hollande ont menti, ils n'ont pas dit ce qu'ils allaient
faire. A ce propos,Nicolas Sarkozy regarde avec dédain la dernière initiative politique de François
Hollande avec son pacte de responsabilité.

Troisièmement: troisième volet de
cette stratégie de retour. Une forme de
nouveau   "J'ai changé"

Nicolas
Sarkozy a confié à ces journalistes que  "l'accélération du calendrier
(politique) poussait à la lassitude". Une forme
d'autocritique sur son quinquennat à toute vitesse. "Les
périodes immobiles, c'est là où les choses se passent, là où l'opinion se
forme" a encore confié l'ancien chef de l'état.

Enfin, quatrième et dernière indication sur les intentions de Nicolas
Sarkozy: Il ne voudra
pas se plier à une primaire de l'UMP puisque quand les journalistes l'ont
interrogés sur le processus. Il a
répondu: "C'est l'actualité d'un parti". Nicolas
Sarkozy est donc bel et bien décidé à revenir, non comme un revenant ou comme un
recours mais comme une évidence

C'est
donc la chronique d'un retour annoncé... et programmé ? 
 

En tout cas, une communication très bien organisée, Car ces
sorties médiatiques ou les fuites dans la presse sont extrêmement
régulières.Mais la
sortie d'aujourd'hui, on le disait, est un petit tournant. Nicolas
Sarkozy ne fait plus que sous-entendre qu'il va revenir, il le
dit. De quoi
satisfaire une base UMP qui n'attend que lui et de quoi combler un
vide.

A droite, pour l'instant, personne ne
s'est imposé. Nicolas
Sarkozy ne veut pas tomber dans l'oubli ou s'inscrire définitivement dans le
passé. Il ne veut
pas non plus laisser s'installer ses rivaux Alain Juppé, François Fillon, Xavier Bertrand et les autres. Il fait donc
tout pour que le jour de son retour dans la vie politique ce soit une
évidence.

 

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