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Nicolas Sarkozy : le devoir de s'y voir

"Je ne peux pas ne pas revenir" : c'est donc la phrase politique du jour, signée Nicolas Sarkozy. L'ancien chef de l'Etat aurait pu se positionner comme un recours, il préfère effectuer son come-back sous l'impératif du devoir.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Le recours,
c'est l'hypothèse la plus traditionnelle pour justifier le retour d'un ex. Il a perdu,
mais personne ne parvient à combler le vide. Ses amis lui lancent un appel
pressant. Il accepte. Cette stratégie
suppose une certaine patience. Il faut prendre le temps d'établir le constat du
vide. Il faut
laisser ses rivaux constater leur échec ou leur neutralisation réciproque.

Mais Nicolas Sarkozy semble impatient d'en
découdre.

Et la thèse du recours lui apparaît de plus en
plus étrangère. Nicolas
Sarkozy ne se complait pas dans la posture du sage immobile. Depuis son
échec, son argumentaire est invariable. S'il revient, ce sera par devoir. L'ancien
président ne répondra pas à l'appel de quiconque, mais à une obligation
personnelle envers la France.

En 2012, la
déclaration de candidature du Président sortant relevait déjà de cette
thématique : "Ne pas solliciter à nouveau la confiance des Français serait
semblable à un abandon de poste".

En mars
dernier, même positionnement selon les propos que lui attribuait Valeurs actuelles : "Il y aura
malheureusement un moment où la question ne sera plus : avez-vous envie, mais
aurez-vous le choix ? Je serai obligé d'y aller, pas par envie, par devoir
"
précisait Nicolas Sarkozy. Aujourd'hui,
le destin se confirme : "*Je n'ai pas le choix, c'est une
fatalité".

*

Et quel est l'intérêt de cette nuance entre
recours et devoir ?

D'abord le
recours dépend d'une situation, qu'il faut un peu mettre en scène pour qu'elle
devienne évidente aux yeux des français. Ce qui
présente des risques : Un autre peut prendre la place, occuper le vide, et l'appel au recours devient
superflu.

Ou bien, la
mise en scène saute aux yeux, et le recours devient le voile pudiquement jeté
sur un désir personnel de vengeance. Alors que la
stratégie du devoir dessine une sorte de prédestination du candidat. Il revient,
parce que telle est sa destinée. Il s'impose aux autres, il s'impose au-dessus
des autres. La stratégie
protège Nicolas Sarkozy des inconvénients d'une primaire. En particulier le
désagrément de redescendre au niveau des
autres prétendants. Des prétendants
sur lesquels Nicolas Sarkozy tape sans retenue. Plus il donne les bons et les
mauvais points, plus il enfonce ses éventuels rivaux, et plus Nicolas Sarkozy conserve
ses atours élyséens.   

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