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Nicolas Sarkozy : le silence et l'ironie

Première sortie de Nicolas Sarkozy à Nice ce lundi. Pour la première fois depuis la révélation des écoutes secrètes de Patrick Buisson, et des soupçons des juges qui ont capté ses conversations téléphoniques, l'ancien chef de l'Etat affrontait les journalistes. Nicolas Sarkozy a fait comme si de rien n'était, ou presque.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (©)

Des
supporters ravis de voir leur champion. Madame Chirac outrée par les questions
des journalistes qui lui parlent des affaires. A Nice,
Nicolas Sarkozy s'est bouché les oreilles. Il n'entend rien du fracas qui
résonne dans les palais de Justice, les sièges de partis politiques, ou les
salles de rédaction. L'ancien
chef de l'Etat offre l'image d'un ancien président, droit dans son costume,
décidé à traiter les insinuations et autres soupçons par le mépris.

Mais le
mépris sarkozyste se conjugue à l'ironie.

Il sait
appuyer là où il peut faire mal. Sur les
journalistes, dont l'intérêt pour le traitement de la maladie d'Alzheimer à
Nice a cru au rythme des révélations concernant les affaires. Sur François
Hollande aussi,   que Nicolas Sarkozy  évoque en s'interrogeant sur ce qu'est une
première dame, mais en précisant qu'il ne souhaite pas entrer dans la
polémique.

Nicolas Sarkozy semble persuadé que François
Hollande est derrière toutes ses opérations de justice contestées par certains
avocats

Nicolas
Sarkozy se garde bien de lancer ce genre d'accusation, mais ses amis le pensent
pour lui, quand ils dénoncent l'acharnement dont est victime, selon eux,
l'ancien rival de François Hollande à la présidentielle. La mise sur
écoute de son avocat est contestée par ses confrères. Le député UMP Georges
Fenech, ancien magistrat, annonce le dépôt d'une proposition de loi. Il
s'agirait d'interdire les écoutes judiciaires concernant un avocat.

Christiane
Taubira en réfute le principe. Sur le plan
politique, le débat s'est déplacé. Il ne
concerne plus le fond des affaires qui ont explosé la semaine dernière, mais le
 traditionnel bras de fer entre l'opposition,
qui soupçonne le pouvoir de tenir la justice à sa main, et la majorité.

Une accusation difficile à contester

Elle
fonctionne sur la rumeur ou le procès d'intention. Toute
décision de justice est analysée en vertu de ce soupçon. Si l'acte
est défavorable à une personnalité de l'opposition, il est supposé dicté par le
pouvoir. S'il lui est
favorable, le pouvoir politique semble désavoué.

En
politique, les polémiques sur les affaires ne profitent jamais aux partis
exerçant le pouvoir ou l'ayant ayant exercé. Elles enrichissent ceux qui
contestent le pouvoir. 

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