Pause fiscale : la mauvaise com' du gouvernement
Franchement
oui, parce qu'au départ, cette pause fiscale aurait pu constituer un beau
rebond politique pour le gouvernement.
Dire :
nous obtenons des résultats plus vite que prévu, c'est dur aujourd'hui, mais
vos efforts vont payer dès l'année prochaine, ça aurait pu être efficace.
Au lieu de
cela, nous assistons à une retraite en bon ordre sémantique, sur le thème :
non il n'y a pas de divergence au sommet de l'Etat entre le président de la
République et le Premier ministre.
Tout cela,
pour une question de mots mal choisis, pour une question de politique mal
vendue.
Autrement dit, à cause d'une mauvaise
communication.
Pour le coup,
c'est vrai, il s'agit vraiment d'un gros problème de communication.
Les ennuis
commencent avec une bonne nouvelle cet été, la croissance sera plus forte que
prévue.
Personne n'osait
y croire.
Cette bonne
nouvelle, c'est l'occasion de redonner un peu d'oxygène aux Français, qui
peuvent se sentir asphyxiés par les impôts.
Pierre
Moscovici, se laisse aller à reconnaître un certain " ras le bol fiscal ".
Le ministre dit ce que pensent les Français.
Premier problème
de communication, ce genre de constat, ça se constate, justement, mais cela ne
se dit pas, quand on est au gouvernement.
Deuxième acte,
François Hollande en rajoute. Comme nous avons bien fait nos devoirs en
économie, nous allons pouvoir lever le pied sur les impôts annonce, en substance,
le chef de l'Etat.
C'est la " pause
fiscale " envisageable dès 2014.
Mais de quoi
parle François Hollande à ce moment-là ?
Pas d'impôts
qui baissent formellement... il cite des hausses auxquelles il a renoncé (celle de la CSG,
ou la réindexation du barème de l'impôt sur le revenu.
Il y aura
bien une augmentation de la TVA, du quotient familial et des cotisations
retraites, en 2014. François Hollande le confirme sur TF1 dimanche dernier.
Première contradiction
donc.
Et Jean-Marc Ayrault parle de ralentissement
en 2014, et pas de pause, Deuxième contradiction quand même.
Forcément,
en 2014, il s'agit plus d'un ralentissement que d'un arrêt immédiat.
La question
est directe, et Jean-Marc Ayrault répond directement. Il sort de l'ambiguïté dans laquelle était
resté François Hollande, volontairement, ou non. Maladroitement, en tous les
cas.
Car sur le
fond, il n'y a pas de divergence entre François Hollande et Jean-Marc Ayrault.
Ces nuances
d'expression ne changent rien à la politique menée.
C'est l'image
qui est mauvaise.
Et en politique,
l'image, ne doit jamais être négligée.
Autre info politique du jour : Nicolas Sarkozy n'est pas passé inaperçu ce mercredi en Haute-Savoie. L'ancien chef de l'Etat est venu à une remise de médaille, suivie par quelques journalistes dont Yannick Falt pour France Info. Pas de déclaration au micro mais Nicolas Sarkozy n'est pas resté silencieux pour autant.
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