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Pour l'Elysée, "une majorité plus étroite mais solide et durable"

Le vote à l'Assemblée sur le plan d'économie de 50 milliards d'euros, il y a 2 jours, n'a pas du tout installé de doute à l'Elysée. Au contraire, il clarifie la situation pour la suite du quinquennat.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Ce qui s'est passé mardi semble pour l'entourage de
François Hollande relever quasiment de la clarification. L'entourage du chef de l'Etat considère qu'ils ont raison de tout mettre sur la
table, de détailler
le plan d'économies et de le proposer au vote. Le
gouvernement sait ainsi désormais où il va : il a une
majorité, une majorité sans avoir besoin des voix des centristes ou de la droite et qui
n'a pas besoin des Verts. C'est une
majorité sans béquille sans force d'appoint.

Une majorité
qui a pu se passer de 41 députés socialistes. Des
abstentionnistes qui n'ont pas surpris le chef de l'Etat. François
Hollande parle d'une "sensibilité" quand il évoque ceux qui sont opposés à sa
ligne politique au sein des députés socialistes. Et pour le
chef de l'Etat : "C'est au gouvernement de veiller à ce que cette sensibilité
soit réduite
". En clair, Manuel Valls a fait le travail quand il s'est démené
pour réduire au maximum le nombre d'abstentionnistes dans les rangs
socialistes. François
Hollande fait donc un constat assez accommodant de ce qui s'est passé il y a
deux jours à l'Assemblée nationale.

"Une majorité plus étroite mais solide et durable"

François Hollande reconnait qu'il a une
majorité "plus étroite" mais il estime qu'elle est "solide et
durable". L'entourage
du chef de l'Etat est en effet persuadé que dans les jours, les semaines et les
mois qui viennent, Il n'y aura
pas de majorité à retrouver ou à reconstruire. Elle est
établie depuis mardi et elle est suffisante pour faire adopter ces mesures
d'économies. D'ailleurs
pour les conseillers de François Hollande, Il n'est pas
question que le budget rectificatif le mois prochain se transforme en
bataille d'amendements où chacun voudra revenir sur des économies
programmées.

Il y a un
cap clair et il sera tenu. François
Hollande le répète d'ailleurs à tous ceux qu'il peut rencontrer pour expliquer
les changements à Matignon au gouvernement et dans son
entourage : "Il n'y a
pas de rupture", seulement "une organisation différente". "On ne
change pas de cap, on ne change pas de politique" répète aussi François
Hollande.

Valls : "Je suis sorti renforcé de cet épisode"

Manuel Valls avait théâtralisé l'importance de ce
vote. Souvenez-vous, dans son discours
mardi, juste avant que les députés ne s'expriment. Il avait mis
l'avenir de la majorité, de sa politique et son propre sort dans la
balance. Beaucoup de
dramatisation dont il ne s'est pas défait. "On a frôlé
la sortie de route
" a confié hier le Premier ministre. "Ce vote , a encore expliqué Manuel Valls, "c'est la fin de ma période d'installation, je
suis sorti renforcé de cet épisode
."

Le Premier
ministre met donc entièrement à son crédit l'acceptation
par la majorité du plan d'économies. Il veut donc
l'utiliser dans l'avenir comme la preuve irréfutable qu'il est capable, lui, de dialoguer avec les députés et qu'il a très majoritairement leur
confiance. Là-dessus, il a le même raisonnement que le chef de l'Etat : pour les
semaines, les mois, et peut-être les trois années qui
viennent, les deux
hommes sont persuadés qu'ils n'auront pas de problème de
majorité.

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