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Présidentielle 2022 : à gauche, l'enjeu de l'après-élection

Comme ses concurrents à gauche Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo, le candidat communiste à l'élection présidentielle, Fabien Roussel, pense déjà à la suite. 

Article rédigé par franceinfo - Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Affiches électorales de Jean-Luc Mélenchon et Anne Hidalgo à Nantes (Loire-Atlantique) le 28 mars 2022 (MARC ROGER / MAXPPP)

À quoi ressemblera la gauche d’après la défaite ? C'est ce qui se joue de ce côté de l’échiquier politique lors du premier tour de la présidentielle, car personne à gauche ne croit la victoire possible. Le rapport de forces est trop défavorable. Dans la dernière livraison de notre sondage quotidien Ipsos Sopra-Steria, le total des candidats de gauche atteint péniblement 27 % des intentions de vote. C’est 15 points de moins qu’au premier tour de 2012 lors de la victoire de François Hollande, lequel avait d’ailleurs obtenu, à lui seul, 28 % de voix au premier tour.

Quel profil pour reconstruire la gauche ?

Trois hypothèses sont en concurrence. Tout d'abord Jean-Luc Mélenchon : il a affirmé son leadership à gauche, et son autorité serait décuplée s’il parvenait à se qualifier pour le second tour. Dès lors, la gauche radicale prendrait les rênes de ce camp, une première depuis un demi-siècle, quand le PCF dominait la gauche. La gauche adopterait alors une ligne résolument critique, et même hostile à la construction européenne. Et un ton volontiers populiste, un terme revendiqué par Jean-Luc Mélenchon.

Difficile de rassembler toute la gauche dans sa diversité sur de tels fondements. D’ailleurs, depuis 40 ans, jamais aucune formation de gauche radicale n’a remporté les élections dans toute l’Europe, à l’exception de Syriza en Grèce en 2015, un parti aussitôt excommunié par la gauche radicale pour avoir fait allégeance à l’Union européenne. Raison pour laquelle Jean-Luc Mélenchon préfère aller puiser ses références du côté de l’Amérique du Sud.

L’autre sensibilité, qui avait semblé conquérir peu à peu le leadership à gauche depuis 2017, lors des européennes puis des municipales, ce sont les écologistes. Mais s’ils ont en partie gagné dans les têtes, ils peinent dans les urnes, Les ambitions des Verts risquent de se fracasser sur une élection présidentielle toujours difficile pour eux.

Pour le PS, l’après-10 avril est une question de survie

Un naufrage d’Anne Hidalgo pourrait remettre en cause l’existence même du parti socialiste. Pourtant, ailleurs en Europe, en Espagne, au Portugal, ou en Allemagne, c’est une gauche modérée, conduite par les sociaux-démocrates, associée aux écologistes, qui est au pouvoir. Un modèle que rêve de ressusciter François Hollande, sorti du bois la semaine dernière en meeting pour prendre date.

Qu’elle opte pour un cours radical, écologiste, ou social-démocrate et réformiste, la gauche risque de toute façon d’avoir un peu de temps pour se décider avant d’espérer revenir au pouvoir.

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