Rentrée parlementaire : les députés perdent le cap
Les députés
socialistes sont comme les Français, ils ont besoin de savoir où les emmène l'équipe
dirigeante.
Et d'imprécisions,
en rectifications et ajustements et autres dosages, ils ont parfois le tournis.
Et le
tournis, cela devient vite une rengaine critique vis-à-vis de ceux qui les
gouvernent.
Pourtant, Jean-Marc Ayrault est convaincu de faire
les bons choix. Pourquoi est-ce que cela ne passe pas très bien auprès de la majorité.
Parce que Jean-Marc
Ayrault et François Hollande ont oublié de dire pourquoi ils menaient cette politique.
Les ajustements,
le dosage, une politique de petits pas, c'est un choix revendiqué par le président
de la République, pour réduire les déficits sans asphyxier la croissance, mais
il omet de dire quel est son but.
Comme un capitaine
de voilier qui tire tellement de bords, que l'équipage en oublie le cap.
François
Hollande en a fait la démonstration la semaine dernière au 20 heures de TF1.
De cet
entretien, il ne reste qu'un mot : pause fiscale.
Or, d'une
part, le terme est un peu excessif, concernant un ralentissement relatif de la
pression fiscale... et puis, surtout, la pause fiscale n'est pas une fin en soi.
Sinon, si la
pause fiscale constitue le but ultime, comment justifier la hausse des impôts ?
D'où l'incompréhension
des Français, vis-à-vis de François Hollande.
Ils ne
comprennent pas pourquoi il leur a demandé des efforts, si c'est juste pour
leur dire à un moment (sans dire pourquoi maintenant et pas plus tôt ou plus
tard) : encore un peu de patience, ça va s'arrêter.
Et les parlementaires qui râlent, ils ont
aussi perdu de vue le cap?
Il y a ceux
qui n'étaient pas d'accord avec ce cap. L'aile gauche du parti aurait préféré
une politique de relance qui ignore les déficits.
Cette
tendance cherche constamment à tirer le gouvernement
vers sa ligne.
Mais il y a
aussi ceux qui entendent les media et les Français, et qui s'affolent et
perdent leur boussole.
Une déstabilisation
renforcée par la polémique sur les Roms par exemple. Quand le ministre de l'Intérieur
met en cause la volonté d'intégration de certains Roms, il bouscule un pilier
de la pensée socialiste. Non sans mal, donc.
Alors pour rassurer
François Hollande et Jean-Marc Ayrault n'ont qu'une solution, tenir leur cap,
et surtout rappeler pourquoi ils l'ont choisi.
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