Rythmes scolaires : des maires plus nuancés que le débat national le laisse croire
Vincent Peillon ne pouvait pas rater cette opportunité.
Mardi, Jean-François Copé avait fait monter la pression, en s'entourant de maires UMP très remontés contre cette réforme, pour réclamer une "liberté" de choix pour ces édiles récalcitrants.
Le thème est supposé très porteur pour l'opposition, juste avant les élections municipales.
Mercredi, Marc-Philippe Daubresse a pris le relais : cette réforme, imposée au forceps, est "un fiasco complet là où elle est mise en œuvre", selon l'ancien ministre UMP.
Problème : l'enquête de l'association des maires affirme le contraire. 83% des maires ayant appliqué la réforme cette année s'en disent satisfaits.
Ce qui ne veut pas dire qu'ils ne connaissent pas certaines difficultés, sur le financement notamment.
Inquiétudes pour l'avenir
77 % disent avoir des difficultés à appliquer la réforme.
Ils s'inquiètent pour les années à venir.
Ce qui rejoint les accusations de l'UMP.
Mais sur le coût précis de la réforme, les moyennes établies par les maires correspondent à celles du gouvernement, de 100 à 150 euros, plutôt que les 350 euros annoncés à l'UMP. Les aides de l'Etat correspondent donc aux besoins.
Quant à la coopération avec les enseignants, elle est reconnue difficile pour deux villes sur trpos en milieu urbain, mais ne pose pas de problème en milieu rural, contrairement aux idées reçues.
Le gouvernement satisfait
Cette enquête est reçue comme une bonne nouvelle par le gouvernement, mais elle décrit pas quand même un succès total de cette réforme...
Certainement pas.
Elle nuance cependant les termes du débat.
Du point de vue des maires qui l'ont expérimentée, la réforme n'est pas catastrophique.
Elle pourrait être améliorée, le gouvernement doit entendre l'inquiétude des maires sur le financement ultérieur de ces changements d'habitude dans la vie périscolaire, mais cette réforme ne justifie peut-être pas la polémique radicale à laquelle elle donne lieu entre la majorité et l'opposition, du point de vue des maires en tout cas.
La réforme des rythmes scolaires ne se joue pas uniquement entre les maires et le gouvernement, mais l'ambiance donnée par le débat parlementaire contribue pour beaucoup à la façon dont l'ensemble des français la juge.
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